Bienvenue en enfer ! [pv Sen et Kibô]

Cela faisait quelques jours que Mitsumaru marchait dans les forêt anglaises. Il avait pour objectif d'aller voir son ami Neil, qui habitait à Londres. Londres, une destination ma foi lugubre... dans les forêts, Mitsumaru avait déjà rencontré bon nombre d'humain qui n'en étaient plus. Et il savait qu'encore plus l'attendaient dans les sombres rues de l'ancienne capitale... Mitsumaru, qui jusque là marchait loin des routes pour éviter les voies fréquentées par les mutants, rejoins le bitume pour accéder plus facilement à la ville. La route était fissurée et le goudron craquait sous les pas de l'homme. On pouvait voir çà et là des traces de sang séché plutôt fraiches et, sur le bord de la route -ou même en plein milieu, des ossements brisés jonchaient le sol. Mitsumaru vit même un cadavre encore frais, à moitié dévoré. Il ne savait pas pourquoi son ami avait décidé d'emménager dans une ville aussi morbide et ténébreuse, peuplée plus que part des âmes égarées et délétères.

Puis, enfin, Mitsumaru arriva devant un grand péage, signe de la fin de la route, et du début de ce qui était autrefois le point de contrôle des sorties et entrées de la ville. Tout était délabré, Mitsumaru arrivait du coté désert de la ville, le plus dangereux. Derrière l'enceinte de deux mètres de haut et l'immense péage se profilaient les gratte-ciels en ruines. Mitsumaru marchait entre les décombres, slalomant entre blocs de béton, poutres de fer et morceaux de tôle. Il restait également des objets quotidiens par terre, en partie calcinés: stylos, bloc-notes, lampes troches, téléphones et même quelques armes à feu, en bref, tout ce que l'on peut trouver dans un poste frontière.

Mitsumaru sentait derrière lui les pas irréguliers des bêtes autrefois humaines, qui le traquait depuis sa sortie de la forêt. Mais il n'avait pas l'intention de se battre, cela rameuterait toutes les bestioles du coin et il serait dans de beaux draps. Il jeta un coup d'œil à l'horizon, rien de plus sinistre: des masses de béton en ruine, consumées et délabrées. Mitsumaru de cessait d'avancer, accélérant la marche, d'ailleurs, il avait décidé de semer les bêtes derrière lui. Mais cela ne serrait pas si facile, si les bêtes avaient perdu leur humanité -même si l'humanité est assez comparable au comportement de ces bêtes, elles avaient gagné des sens affutés pour la chasse.

Mitsumaru eu vite fait de traverser le no man's land et d'entrer dans la ville. Les rues étaient dans le même état que la dernière fois qu'il était venu: jonchées d'objets calcinés, d'os et de débris de béton, poutrelles, câbles, charpentes, et tôles de voiture. Il enjambait les cadavres totalement décharnés et les monticules de débris et avançait lentement, trop lentement, dans ce dédale vide et effondré.

Soudain, au tournant d'une avenue, sur un tas de graviers et de morceaux de béton et de métal, il vit une silhouette. Une magnifique jeune femme a la peau pâle et aux cheveux d'or attaché par un ruban bleu volant doucement au gré du vent. La superbe jeune femme arborait une robe bleue flottant dans la douce brise qui inondait alors la ville en ruine. Cette fille portait un plastron d'argent aux reflets éblouissants dans le soleil couchant et avait les mains posée, l'une sur l'autre, sur le pommeau d'une épée a la lame obscurcie par le contre jour qui semblait envoutée d'une force convoitant la beauté de la jeune femme.

Mitsumaru c'était arrêté pour contempler cette jeune fille -au diable les bestioles, il aurait à les abattre plus tard. La fille tourna soudain le regard vers Mitsumaru.

Londres...
Grande et superbe ville des temps modernes. Technologie et robotique vivaient en paix, avec l'Homme, accessoirement. Et quel Homme, un Homme qui a réussi à détruire ce monde. Vous appelez ça un monde vous ? Un monde où le robot régit l'Homme, et où l'Homme a oublié jusqu'à sa nature. Qu'est ce que l'Homme véritablement ? Qui peut y répondre véritablement ? Et puis, qu'advient-il de la nature que cette Homme se contente à massacrer ? Qui peut répondre ? Pas moi... Si j'étais assez téméraire pour le dire, je vous dirai que la destruction de l'Homme est due à l'Homme certes, mais qu'il le méritait amplement.
Les Humains restants ne sont que martyrs, pour expirer les fautes passées ? Les Humains restant doivent-ils recréer une certaine forme d'humanité sociale ? Qui a ces réponses voyons ?! Pas moi. Pour le moment nous devons nous contenter de survivre... C'est déjà un bon début, survivre. Survivre...

La journée s'était écoulée lentement sur la ville de Londres. Et maintenant le soleil n'allait plus tarder à disparaître sous l'horizon ambré. Le vent flottait, léger, imprégné d'une odeur métallique, froide et sanglante, se faufilant entre les immeubles qui gisaient tels des antiquités d'époques oubliées, souvent battues par la rouille ou infectée par quelques végétations néfastes. Ce qui servait de route il y a maintenant plus de cinq ans entassait des carcasses de véhicules, comme si elles restaient là, inébranlables dans le silence profond de ce monde dorénavant apocalyptique. Sur le ciel se promenait quelques nuages, poussés par un hasard décidant pour eux de leur destinée.
A qui la destinée ?

*Rrron Rrron*
-Hein ?
Le regard de Syan passa du lointain, à Kélia. La petite lionne lui indiquait quelque chose, la prévenait d'un danger. Un danger ? La jeune femme tourna la tête. Celle-ci devait avoir une petite vingtaine d'année, et le ciel semblait se refléter dans ses yeux, et ses cheveux copier l'ambre du soir. D'une élégance certaine, son physique n'était pas pour déplaire à certain. Un chignon tressé retenait amoureusement ses cheveux à l'arrière de sa tête, avec un ruban bleu. Elle était habillée d'un plastron reflétant le soleil et une élégante robe bleue flottait autour d'elle. Depuis son amoncellement de béton et de fer, elle vit un homme arriver. Les poings qu'elle tenait sur le manche de son épée se serrèrent un instant, pour se décontracter gentillement.
Un homme se tenait plus bas, à une quinzaine de mètre peut-être, si ce n'était plus. Il portait un grand manteau noir, qui ne pouvait même pas cacher sa maigreur. Il avait une taille assez grande, et pourtant paraissait très maigre. Seul son visage ferme et quelque peu dur pouvait faire distinguer son sexe. Syan lui aurait bien donné la vingtaine, sans être totalement sûre. C'était rare de voir des survivants, surtout ici, à Londres.
Malgré une certaine appréhension, elle sourit grandement, mais ne bougea pas, gardant son arme en main. On était jamais assez prudent. Puis Syan était seule. Mais au moindre problème elle saurait se défendre, ça c'était sûr. Mais qui sait ? Qui était l'homme ? En plus s'il était là, vivant et bien humain, il devait être doté d'un pouvoir...

Kélia grognait aux pieds de la jeune femme, craintive. Sa maîtresse la pris dans ses bras, et lui demandant de se taire, ce que l'animal fit avec réticence. La femme aux cheveux d'or examina un instant le ciel, il s'assombrissait lentement. Dans à peine une poignée de minute, il fallait être caché, ou même être prêt au combat. En effet les créatures de la nuit n'allaient pas les attendre...
Les pensées de Syan se tournèrent vers la sécurité, il faut partir. Mais avant, retrouver Sen... Elle le cherchait depuis un jour entier, espérant qu'il ne lui était rien arrivé.
-Vous savez monsieur, ce n'est pas très prudent ici en ce moment. Dit-elle en enlevant quelques poussières sur sa belle robe.

Mitsumaru resta silencieux un moment. Cette longue journée de marche, furtive et discrète, l'avait fatigué. Il laissa échapper un léger soupir. Il se demandait ce que faisait une si jolie jeune femme dans un endroit pareil. Peut-être s'était-elle perdue? Mais quel intérêt à trainer dans les environs... Neil et le docteur Yoshizumi habitaient les ruines pour le travail, en effet, la ville étant hantée de ceux qui se nourrissent des mets interdits, c'était une grande réserve de corps et d'organe. D'ailleurs, le docteur Yoshizumi et Neil allaient sans doutes commencer leur chasse... L'endroit allait devenir bruyant et, par conséquent, infesté de ceux qui se nourrissent des mets interdits...

Mitsumaru releva son regard de feu vers la délicate jeune fille qui se tenait quelques mètre plus haut. Il remarqua alors la petite lionne qui l'accompagnait. Sans doutes un animal de compagnie... Les hommes cherchent du réconfort en tout et n'importe quoi, pourvus qu'ils ne soient pas seuls... Enfin, c'est e que pensait Mitsumaru...

"On peu dire que j'ai l'habitude de ce genre d'endroits... de plus, d'autres ne vont pas tarder..."

Répondit Mitsumaru à cette jeune fille pleine de grâce. Par "d'autres", il sous-entendait Neil et le docteur Yoshizumi, mais elle aurait sûrement compris "les hommes qui n'en sont plus", autrement dit, ceux qui se nourrissent des mets interdits...

Mitsumaru fit quelques pas en direction de la jeune fille.

"Qu'est-ce que vous faites ici? ce n'est pas un lieu pour les jeune fille... cela fait longtemps que l'on ne prend plus le thé entre dames à Londres..."

Rajouta Mitsumaru en jetant un regard sans tourner la tête de droite à gauche, constatant que les bêtes étaient arrivées à leur niveau.

"Je pense que le temps est venu de montrer comment vous vous servez de votre épée."

Fini Mitsumaru, tout en dégagent le pan de son manteau de la poignée de son sabre.

Le ciel n'assombrissait lentement, le soleil s'enfuyant pour ne laisser dans quelques minutes qu'un ténébreux monde pourvu d'une cruauté sans pareille. Avec cette disparition céleste apparaissait une voute grise, chargée de nuage qui s'étendait au dessus de la ville. Le vent se levait, plus puissant. Une tempête pointerait son nez que ça n'en serait pas surprenant. Quelques gouttes s'écrasèrent au sol comme des hallebardes aquatiques.

La jeune femme aux yeux ciel attendit la réponse du jeune homme impatiemment. Ses doigts tapotaient le manche de son arme, et son regard fixait l'inconnu. Elle n'avait en effet pas que ça à faire, attendre. En effet les mutants allaient bientôt sortir de leurs cachettes ténébreuses à l'approche de la nuit, et elle devait retrouver Sen au plus vite. Elle ne dit tout de même rien, par politesse. Un soupir s'échappa de sa gorge. L'eau ruisselait sur ses vêtements et sur son visage.
Elle écouta les paroles de l'homme. Sa voix était assurée et gentille, presque hautaine d'une force impériale.. Il était si sûr de lui qu'il pensait pouvoir se donner un air supérieur ? Ou c'était son caractère ? Peut-être, Syan n'en tint pas compte, il n'y avait pas que ça à faire !
Avant de réponse elle sourit sur un air de défi.
-Ne vous inquiétez pas pour moi, les jeunes filles ont beau être ce qu'elles sont, celles qui sont encore vivantes n'ont pas le même caractère qu'avant l'apocalypse. Les catastrophes changent les Hommes vous savez. Mais sommes nous encore humains ?
Elle s'interrompit avant de continuer, en reprenant son souffle un instant.
-Si je vous montre, vous n'allez pas y échapper non plus.
Son regard suivit celui de l'homme. Des mutants étaient arrivés, ils l'avaient vraisemblablement suivi.
-En plus, je n'aime pas le thé. Finit-elle avec une pointe de raillerie ironique.

A ces mots elle souleva son arme comme si elle ne pesait rien, et sa robe longue se modela de sorte à ce qu'elle soit plus pratique en combat. Son corps était certes moulé dans ce nouvel habit, mais les mouvements devenaient plus simples et amples. Son plastron s'étendit à ses épaules, sculptant joliment des épaulettes d'acier scintillantes dans un tintinnabulement clair et pur.
Elle regarda l'homme dans les yeux, et d'un regard déterminé clôtura ses paroles :
-C'est le moment.
Un coup de tonnerre ponctua son affirmation. Ses poings serrèrent la poignée de le lame. Un clin d'œil rassurant à l'égard de l'homme, puis elle partit à la rencontre des choses qui couraient déjà à leur rencontre. Il devait y en avoir une bonne dizaine, et les prémisses nocturnes n'allaient qu'augmenter ce nombre.
Rapidement et d'une délicatesse impressionnante les tranchants fendaient l'air, atteignant gorge, bras, genou. La danse avait commencée, et l'arme destructrice était magnée avec mystère et charme.

En quelques secondes, peut-être une demie-minute, la valse s'arrêta net. Syan respirait profondément avec un calme déconcertant et posé. Du sang maculait sa tenue, s'étalant comme une gangrène avec l'eau qui s'abattait plus fortement à présent. Neuf cadavres jonchaient le sol humide. La lame reflétait l'astre lunaire sereinement.
Des hommes. Ils étaient des hommes, de simples hommes mutés, et devenus des monstres sanguinaires. Un de ces hommes muté restait en retrait, la peau sombre, les yeux globuleux, en position animale tel un loup. Il était plus grand que les autres. Des canines révélaient ses intentions. Il avança, empli d'une haine maladive et compulsive.

L'eau fouettait le bitume. Le vent soufflait plus fort. Des yeux jaunâtres appaissèrent dans la nuit maintenant tombés.

La jeune fille avait montré une habilité considérable au combat. Mitsumaru n'avait pas bougé d'un poil, observant attentivement la jeune fille. Dans sa tête résonnait encore les mots de la jeune femme: "Les catastrophes changent les hommes, vous savez.". Mitsumaru resta silencieux un moment.

"Le monde ne change pas les hommes, les hommes changent le monde."

Dit-il d'un ton sûr et presque sec, mais serein.

"Voilà mon tour."

Rajouta-t-il en avançant d'un pas vers un groupe de mutants. Ceux-ci s'arrêtèrent d'avancer, curieux de savoir ce qu'il allait faire. Des êtres sans aucune volonté ni raison. Le dos de la main droite de Mitsumaru se posa sur la poignée de son sabre. Il avança soudain le pied droit, en même temps que sa main se retournait et saisissait fermement la poignée de son sabre. La lame sortit de son fourreau tel un éclair, rapide, vive et brillante.
Syan vu soudain la lame s'arrêter. Mais elle était passée de l'autre coté du coup du mutant, à l'opposé d'où elle devrait être pour s'être arrêtée avant le cou de la bête. Soudain, le sang gicla et la tête tomba. Mitsumaru restait impassible. Il se retourna d'un geste vif vers la jeune fille. Les mutants grondèrent de colère et de dépit. Mitsumaru regardait la jeune fille avec un regard fier en contre-plongée qui aurait pu paraître presque méprisant, mais toujours très froid et brave en même temps. Un sourire se dessinait légèrement sur ses lèvres. Il rengaina son sabre. Les mutants derrières, près à lui sauter à la gorge jusqu'à maintenant, s'arrêtèrent tout à coup de grogner. La lame glissait dans le fourreau avec un bruit cristallin doux et pourtant presque bruyant, fendant les tympans, créant une étrange sensation désagréable et douce. Au moment où la garde toucha enfin la chape du fourreau, les têtes des mutants tombèrent en un seul et même moment, leur sang giclant se mêlant à la pluie. Mitsumaru avait utilisé son pouvoir, il avait arrêté le temps et tranché leurs têtes aussi facilement que du beurre, puis regagné sa position initiale. L'effet sur une personne non informée du pouvoir de Mitsumaru pouvait se révéler très impressionnant. Mais Mitsumaru ne comptait pas révéler son pouvoir a la jeune fille, il n'était pas non plus là pour discuter et exposer ce informations à un inconnu n'était pas vraiment la meilleure chose à faire...

Cependant, dans l'ombre, le mutant dépassant les autre d'au moins deux têtes -têtes qu'ils n'avaient plus d'ailleurs, restait silencieux, les observant et cherchant une occasion. Il n'avait rien remarqué du manège de Mitsumaru et celui-ci ne s'était pas occupé de lui.

"Le monde ne change pas les hommes, les hommes changent le monde."
Ces paroles firent sourire Syan pendant que sa lame dansait. Peut-être... Question à méditer...

Puis sa scène s'accéléra. Tintement d'une lame, suivi en un instant par une décapitation en chaîne. Les yeux féminins restèrent interloqués un instant, la teinte azurée se figea d'incompréhension, se déployant sur la pupille. Les iris vrillèrent le jeune homme. Qu'est ce qu'il avait fait au juste ? Un seul coup de sabre pour un nombre de tête si grand ? Soit il possédait une dextérité sans limite, soit un pouvoir lui conférait cette force. Ce fut la première chose qui vint à l'esprit de la jeune femme à la chevelure ambrée.
La pluie continuait de tomber. Le temps paressait s'étirer dans le temps, comme si chaque seconde luttait pour ne pas appartenir à ce monde inéluctable que l'on nomme « passé ». L'eau fouettait les corps métalliques, et les corps humains, sans oublier les corps inhumains, qui guettaient.
*Sen, où es-tu bon sang ?!*

Finalement elle rouvrit la bouche, ses lèvres s'ondulant pour émettre un son au carctère doux et enchanteur malgré une certaine lassitude.
-Les hommes changent donc le monde, le rendant chaotique. Et ce monde chaotique les change, et les tue.
Une nouvelle seconde s'arracha du présent, puis continua de parler, murmurant d'un ton sec, puis dans un susurrement inaudible.
-Et ne vous avisez plus jamais de me regarder ainsi. Votre supériorité vous pouvez vous la garder ! La fierté n'a plus de signification de ce monde. Plus rien n'a de signification...

Elle se releva de toute sa hauteur, plongeant ses yeux lapis-lazuli dans les yeux topaze de l'homme. Excusez moi, j'ai à faire. Se retournant elle commença à marcher. Du sang coulait sur son bras gauche en un filament qui suintait le long de son bras. Son vêtement se modela de nouveau, de sorte que sa robe devienne un bandage. Il n'aurait pas fallu attirer les monstres par son sang... Mais c'était trop tard...
Quelques gouttes de sang avaient suffit à attirer un nombre impressionnant de bêtes humanoïdes autour des deux jeunes gens. Syan se maudit. La poignée de son arme se vit compressée par ses doigts fins. Dans les ténèbres de la nuit qui s'était maintenant imposée, des yeux qui tendaient tantôt vers le rouge sang, tantôt vers le jaune lunaire épiait le scène. Londres... ancienne Capitale remplie de mutants ! Quelle idée de venir ici aussi...Comment sortir de la au juste ?
Un sourire mal approprié vint aux lèvres de la jeune femme. Elle n'allait pas se laisser battre par quelques bestioles du genre ! Elle allait retrouver Sen, et personne ne l'en empêcherait !
Elle revint finalement sur ses pas. Devant le jeune homme alors que les monstres approchaient lentement, sur le sol humide et illuné. Des grognements, des hurlements.
-Qui que tu sois, je pense que ce serait plus simple que nous collaborions...
Elle déglutit rapidement, et ajouta avec une souplesse vocale :
-Moi c'est Syan !
Elle présentait un enthousiasme impressionnant, comme si de rien était. Mais son esprit pensait surtout à ne pas abandonner l'homme, quelque soit sa force. De plus de l'aide n'était pas de refus !

Puis une chose incroyable se passa...

[hrpg : Voilà ma rep. Dites, Light ne devait pas venir ? C'est peut-être le moment, enfin voilà, vous faites comme vous voulez !]

Mitsumaru fixait Cyan, leurs regards étaient plongés l'un dans l'autre.
Soudain, Mitsumaru baissa les yeux, la visière de son chapeau les cachait alors, à première vue, du dépit... Mais ce n'en était rien, chose incroyable: les épaules de Mitsumaru tremblèrent légèrement, puis ce fut tout son corps. Cyan aperçut soudain une sorte de sourire sur les lèvres de l'homme.

"Ha ha... Ha ha ha ha!... Haha ha ha ha ha ha ... Ha ha!"

L'homme éclata de rire. Se tenant le vente, se tordant presque.

"Eh bien... quel étrange personnage... hum..."

Mitsumaru releva la tête. Son regard s'égara sur l'horizon. Une flamme semblait danser dans ses yeux rouges. Le garçon finit par se calmer.

"bon, mon nom est Mitsumaru. On a pas vraiment le temps de rigoler... d'autant plus qu'on ne connait pas très bien le coin, facile de se faire piéger comme ça..."

Dit Mitsumaru...

"Si "ils" ne sont pas trop lents, on devrait pouvoir tenir jusqu'à leur arrivé..."

Rajouta-t-il à lui-même, en observant les ombre se multiplier autour d'eux, les encerclant de toute part. Il se mit alors en garde haute -lame au dessus de la tête, un type de garde en kendo-, ce qui montrait qu'il était sérieux. Son regard se stabilisa et s'immobilisa dans une froideur aussi glaciale que sa lame en un jour d'hiver comme celui-ci.

Ce à quoi Light, le grand Chevaucheur d’Ombre et de Lumière, rêvait en cet instant précis était un endroit surchauffé, où il sentirait à nouveau ses extrémités et où le froid de cette nuit d’hiver ne serait plus qu’un simple cauchemar ! Il aurait très bien pu se réchauffer par lui-même, sa magie illimitée le lui permettait, bien entendu… Et d’ailleurs, il l’aurait certainement utilisée s’il se souvenait de son identité mystérieuse ! En vérité, son amnésie alliée à sa mythomanie le handicapait sérieusement… Mais vraiment… Il était si rassurant de se forger un masque, une personnalité, lorsque l’on ne se souvenait plus de qui l’on était… Pauvre Chevaucheur… Pauvre Light, dira-t-on.

Mais, étrangement, il utilisait toujours, inconsciemment, certains de ses pouvoirs. Il ne s’en rendait pas véritablement compte et c’est pourquoi il ne pouvait décider par lui-même de se réchauffer. Il soupira. Une buée blanche s’échappa de ses lèvres et forma une arabesque étrange dans les airs, arabesques qu’il observa d’un œil songeur. Sur le coup, il commença à pleuvoir. A verse. Light, exaspéré, balaya son environnement du regard. Pas le moindre abri, quelle déveine !

Il resta planté un moment comme un piquet puis s’ébroua comme un animal et s’élança en avant, dans la ferme intention de ne pas mourir noyé sous une pluie pareille. Il courut comme un dératé quelques minutes durant, sans se rendre compte pour de bon qu’il entrait dans un milieu urbain quelque peu délabré… Londres. Il ne savait pas où il se ruait à cette vitesse, mais ce n’était certainement pas dans ces maisons sinistres qu’il se réfugierait ! Qui plus est, il ressentait la présence d’êtres doués d’intelligence, non loin de lui… Ou plutôt, il sentait leurs pensées pulser à l’intérieur de son cerveau, comme un flux sanguin particulièrement fort…

Il y avait un homme… Avec un nom difficile à comprendre ; il fallut à Light réitéré plusieurs fois ses tentatives de comprendre les réflexions de l’humain… Mais il finit par en comprendre parfaitement les sonorités. Kibô. Kibô Mitsumaru. Dès lors, il eut accès à tous ses plus profonds secrets, à son passé tumultueux et à ses sentiments les plus cachés… Mais, même si Light lui trouvait une personnalité très intéressante, il ne s’attarda pas à lui et se plongea dans l’esprit de la jeune fille qui l’accompagnait dès qu’il sut tout sur lui. Ah. Syan. Syan Ruoma. Plus simple, pour commencer… Une personnalité bouillonnante, voilà qui promettait d’être intéressant ! Mais plus important encore… ! Elle appelait quelqu’un… Sen ? Light fouilla plus minutieusement dans l’esprit de Syan et y dénicha toutes les informations nécessaires pour connaître ce Sen, ce frère jumeau, aussi bien que la jeune fille… Et ce fut clair en un instant, en lui-même, comme une sorte de torche que l’on aurait allumé dans les noirceurs de sa mémoire… Bien sûr ! Alors qu’il ouvrait les yeux démesurément, son corps muta dans un faible éclat lumineux… En un instant, un souffle, il fut Sen. Un petit jeune homme blond au regard d’un bleu électrique, habillé de la manière dont Syan l’avait vu la dernière fois.

Spoiler:

Lorsqu’il entendit les hurlements des mutants monstrueux, son regard devint plus dur et froid que la glace. D’un geste sec, il dégaina son épée et s’élança en avant avec fureur.

« Tiens bon, Syan, j’arrive ! »

Non. Jamais personne ne toucherait à Syan, personne… La mâchoire serrée, les doigts crispés sur la garde de son épée, il bondit au devant de sa sœur, face aux meutes d’humains mutants. Il adressa un très bref regard à Kibô, à la fois placide et dédaigneux puis se tourna rapidement vers la jeune femme blonde. Il lui lança un sourire protecteur, hocha la tête pour assurer que tout allait bien et, sans hésiter, se projeta à l’assaut. Ces monstres allaient payer pour avoir blessé Syan. Payer, payer, payer… La sueur perla à son front, mêlée à la pluie qui l’avait désormais trempé.

La colère le submergea alors et le tranchant de son épée s’abattit. Encore et encore…

[HRP : J’espère que ça conviendra . Kibô, lorsque je te le dirai, tu décriras comme l’a fait Sen l’être que ton personnage désire le plus rencontrer, merci !]

Syan écouta son nouvel ami avec un certain respect, mais elle était stupéfaite. Ce Kibo avait été mort de rire... De plus de qui parlait-il en désignant une arrivée imminente de personnages ? Bref, ce n'était pas trop le moment de tergiverser, le combat était aux portes de la ville, et, pour ce qui était de ce rire si spontané et étrange, comme on le disait souvent; il valait mieux en rire qu'en pleurer !
La main droite de la jeune femme serra la poignée de son arme qui était abaissée, face contre terre. Son regard se perdit vers tous les monstres qui arrivaient. Combien y en avait-il ? Dix... Vingt... Une autre rangée au fond ? …
Elle soupira. Il allait falloir qu'elle se démène pour retrouver Sen !

C'est à cet instant précis que ce fanfaron de frère jumeau débarqua ! Il cria avec une voix puissante et déterminée :
-« Tiens bon, Syan, j’arrive ! »
Elle ne savait pas comment réagir. Elle était si heureuse de le retrouver après ce temps, si déterminée à ce qu'ils s'enfuient de la ville infectée, mais aussi si énervée du comportement de Sen !!! Il était parti sans rien lui dire ! Sans l'avertir de rien du tout ! Et sans même un mot d'excuse ! Et il revenait, comme ça, comme si de rien était, alors qu'elle s'était fait un sang d'encre !
Elle était partagée entre lui donner une bonne gifle bien méritée, et la serrer fortement dans ses bras...
Mais dans tous les cas elle n'eut le temps de rien faire. En effet son besson était déjà parti à l'assaut des ennemis qui n'avaient plus rien d'humain. Seulement parti dans une direction, il restait tout l'arrière... Et bien oui, ils étaient bel et bien encerclés …
-Sen ! Restons proches ! On est encerclés ! Cria t-elle pour recouvrir le son de la pluie.
En même temps que ses mots, elle faisait tourner son regard autour d'eux... Ils étaient tous là, si nombreux, avec ces yeux virant du rouge sang au jaune lugubre.
Mais Sen s'écartait, étalant des flaques rougeâtres au sol.
-Seeenn !!!!!!!! Elle courut pour le suivre, mais déjà elle était assaillie...
Elle dût lever l'épée pour l'abattre. Encore, et encore.

La situation devenait compliquée...

[Voilà ma rep, désolé du retard >< Bon je trouve que je m'en sors bien, avec 30min et un peu d'inspiration. Donc voilà, après une réclamation de Kibo, même si elle n'est pas très longue ; ma rep ! A vous chers compatriotes ! ]

[dsl, j'avais pas vu la réponse, elle a du être postée un moment ou j'étais pas là et ça a du se mettre "lu" au fil du temps... ^^']
https://www.youtube.com/watch?v=pPUFQkef-JE

Un jeune garçon était apparu. Il avait une chevelure blonde, coupée courte, semblable à celle de Syan. Il semblait d'ailleurs être une connaissance de la jeune fille.

-« Tiens bon, Syan, j’arrive ! »

Cria le jeune garçon avant de se jeter dans l'armée de créatures qui les encerclait.
Syan, elle, resta figée quelques instant, comme si elle ne s'attendait pas, ou plus, à son apparition. Son expression était dépitée. On avait de la peine à distinguer ce qu'elle ressentait, bonheur ou tristesse, soulagement ou colère, amour ou haine.
Mitsumaru observait, immobile. Le sang gouttait du bout de sa lame, faisant retentir un bruit cristallin à chaque fois, faisant grandir une petite flaque aussi rouge que les yeux de Mitsumaru.
Son âme semblait troublée. Son regard fixait le jeune homme qui venait d'apparaitre, scrutant chacun de ses mouvements. En même temps, il percevait chaque mouvement autour de lui. Comme s'il eut sentit les déplacement de l'air, ou plutôt, les déplacements des âmes. Il restait silencieux. Aucune créature ne s'approchait de lui, leurs instincts leur disaient de ne pas le faire... L'aura, l'atmosphère que dégageait Mitsumaru était terrifiante.
Et il scrutait, sans cesse, chacun des mouvements du garçon, saisit d'un doute ineffaçable.
Un doute qui se mélangeait à la haine qu'il avait déversé sur les créatures quelques secondes plus tôt. L'âme du jeune garçon ne semblait pas claire... Mitsumaru le ressentait.
Comme si quelque chose n'allait pas, comme s'il y avait quelque chose d'anormal. Le doute, la méfiance et la haine, accompagnée de la démence, commençaient à envahir l'âme de Mitsumaru.
Il avait un mauvais pressentiment... L'âme du jeune homme qui se battait en face de lui semblait étrange, comme impure, comme métisse. Comme un mélange... Ou une âme imparfaite, incomplète.
Bientôt, les créature n'écouteraient plus leur instinct et se jèteraient comme une seule bête sur Mitsumaru, tant son aura était mauvaise, détestable, instable, effrayante, haïe.
Mitsumaru sentait leurs âmes approcher. Le doute, la haine qui se répandait dans leurs âmes, comme une goutte de sang colore de l'eau claire.
Il sourit, un sourire dément. On ne voyait pas ses yeux. Personne ne faisait attention à lui, mis à part les bêtes, qui ne pouvait plus tenir, luttant contre l'insupportable haine à l'égard de Mitsumaru qui les rongeait tous entier. Syan s'était relevée, faisant voler sa lame dans les airs, aux coté du jeune homme dont elle essayait de ne pas se séparer.

Soudain, les créatures, toutes comme un seule bête assoiffée de sang et pleine de haine, se jetèrent sur Mitsumaru en un bond puissant.
La lame de Mitsumaru fusa. Mordant l'air et la chair des bête, en un parfait arc de cercle, et créa alors comme un arc en ciel de sang, faisant voler toutes les têtes au premier rang, tandis que le garçon se déplaçait sur la droite en une rotation rapide, afin d'éviter les griffes toujours dressées vers lui.

Le garçon glissa entre les créatures, faisant boire le sang des bêtes à sa lame, lui faisant mordre leur chair. Sa lame était une bête encore plus féroce que celle dans lesquelles elle glissait dans leurs chairs...

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