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 Eanna Lycaea, Louve Aux Semelles de Vent, Oiseau Aux Ailes d'Embruns

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Eanna
ll ~> Administrateur <~ ll
Eanna

Féminin Scorpion Coq
Messages : 606
Calyas : 11205
Age : 30

Nom : Eanna Lycaea
Âge : 17
Taille : 1m61
Race : Fille Louve
Localisation : Au coeur de la tempête, portée par des courants aériens, à la poursuite de nouveaux horizons.
Pouvoir(s) : Du fait de ses origines atlantes, Eanna est en réalité dotée de deux apparences : celle d'une humaine et celle d'une louve Alpha blanche (c'est à dire d'une créature colossale). De plus, elle est capable de se changer en courant d'air.
Topics Rpg :
« Enfants du Ciel »
▪️▪️▪️ Elphos

« Photomaton et fraternité » ▪️▪️▪️ Godan
« Le meilleur des mondes » ▪️▪️▪️ Aliénor
« Un scintillant morceau de réalité... » ▪️▪️▪️ Le Chevaucheur d’Ombre et de Lumière

4/4 : Saturée !



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MessageSujet: Eanna Lycaea, Louve Aux Semelles de Vent, Oiseau Aux Ailes d'Embruns   Eanna Lycaea, Louve Aux Semelles de Vent, Oiseau Aux Ailes d'Embruns Icon_minitimeDim 13 Déc - 1:20



Eanna Lycaea
Louve Aux Semelles de Vent
Oiseau Aux Ailes d’Embruns





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Music Playlist at MixPod.com




    « Je n’appartiens à personne ; quand la pensée veut être libre, le corps doit l’être aussi. »



Eanna Lycaea, Louve Aux Semelles de Vent, Oiseau Aux Ailes d'Embruns 1261137199


~ ЖДЮ ~ Prénom ~ ЖДЮ ~


« J’y passe. Mais je m’en vais. Je suis un oiseau, j’aime l’espace. »


    « Eanna » est une appellation d’origine celtique signifiant « oiseau ». Selon la civilisation atlante, le nom que l’on donne aux nouveau-nés influe pour beaucoup en leur caractère.
    L’oiseau est un animal voyageur, libre et bohème. Il vit au jour le jour, en union avec les Vents et la Nature.


~ ЖДЮ ~ Nom ~ ЖДЮ ~


« L’homme est un loup pour l’homme et le loup est un homme pour le loup. »


    Lycaea. Il faut savoir que l’Atlantide est tout d’abord issue de la Grèce, si l’on remonte dans le temps. La plupart de ses habitants porte donc un pseudonyme de cette origine.
    « Lycaea » était une des appellations que l’on donnait à la Déesse Artémis. Elle signifie « louve ».


~ ЖДЮ ~ Âge ~ ЖДЮ ~


17 ans.

~ ЖДЮ ~ Lieu d'habitation et nationalité ~ ЖДЮ ~


« Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picotée par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveuse, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme une bohémienne,
Par la Nature, heureuse – comme avec une mère. »



    Eanna n’habite nulle part. Autrefois, elle vivait en Atlantide, mais cette île merveilleuse fut submergée par les eaux, quelques temps après les Sept Jours de Feu. Cette cité mythique était en effet une réalité, depuis l’aube des temps. Flottant et dérivant sur les mers et océans, elle était habitée d’humains étranges, mi-hommes, mi-loups. Comme le dit la légende, leur civilisation était bien plus avancée et développée que celles du reste du monde. Les Atlantes vivaient en harmonie avec la Nature et leur technologie était la plus propre qui puisse exister. Cette île se trouvait aux mains de pilotes mystérieux qui la menaient aux quatre coins du monde, flottant sur l’eau, sans jamais se faire repérer.

    Dernière représentante de sa civilisation, Eanna s’est donc retrouvée sans logis, sans plus le moindre port d’attache. Elle vagabonde donc ici et là, bohème dans un monde crépusculaire.
    « Bohème » n’a pas de connotation dépréciative, au contraire. Les Sans Domicile Fixe subissent leur situation et n’en veulent pas. Le bohème, lui, voyage sans un sou en poche, sans destination, démuni dans l’extrême. Mais il vagabonde volontairement, il est heureux ainsi. Libre et insoumis, il n’obéit à aucune règle. Sa conception du bonheur est totalement décalée, voilà tout.


~ ЖДЮ ~ Race ~ ЖДЮ ~


« J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse. »

    Unique survivante atlante, elle est également la seule Fille Louve existant aujourd’hui sur Terre. Son appartenance à cette caste désormais exterminée lui confère deux apparences. Et elle est aussi bien humaine que louve. D’ailleurs, elle a été nommée Alpha de la Meute des Quartiers Nord d’Atlantide. Cela signifie qu’elle a réussi à acquérir une certaine notoriété parmi les siens et que sa forme animale est très développée par rapport à la normale.


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~ ЖДЮ ~ Famille ~ ЖДЮ ~


~ ЖДЮ ~ Benjamin Lycaea, son père ~ ЖДЮ ~

« Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ? »


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    Physiquement, Ben pouvait se vanter d’être bel homme (et n’en manquait pas l’occasion). Relativement grand – un mètre quatre-vingt – il était également svelte, mais pas particulièrement athlétique. Un air de malice teinté d’insouciance avait élu domicile sur son visage halé. Des cheveux bruns en bataille, des yeux pétillants couleur noisette, des lunettes rectangulaires… Il inspirait à la sympathie, dès le premier regard. Ben s’habillait très décontracté, ce qui reflétait bien son caractère insouciant.

    Sous ses traits lupins, il ne se montrait pas particulièrement imposant, n’étant pas Alpha. Du bout de ses pattes avant au sommet de ses oreilles, il mesurait un mètre trente, ce qui est une mensuration normale. Son poil se déclinait en plusieurs teintes, du blanc au noir, en passant par des gris plus ou moins foncés. Ses yeux brillaient alors d’un or étincelant.


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    Inventeur de métier, il était un personnage reconnu pour son excentricité, sur Atlantide. On ne le prenait pas vraiment au sérieux et pourtant, c’était un véritable génie. Il maîtrisait à la perfection la science physique qu’il alliait habilement à son goût pour les travaux manuels. Si bien que sa demeure était encombrée de milliers d’objets étranges et souvent non-identifiés. Toutes ses inventions respectaient les règles de respect environnemental imposées à Atlantide. Il découvrit bien avant les Sept Jours de Feu l’existence de civilisations sous terre.

    Il était également connu pour sa faculté à tomber amoureux fou en n’importe quelle circonstance. D’ailleurs, lors de son premier et unique voyage dans les souterrains, il rencontra une chimérienne, Maëlla Heian, dont il s’éprit au premier coup d’œil. Malheureusement, il dut la quitter pour regagner Atlantide, au bout d’un an de vie commune dans les galeries des Lyperia.

    Ben dut se résoudre à reprendre une vie normale et à se trouver une épouse véritable. Deux ans après son aventure expérimentale et la fin de sa relation avec Maëlla, il tomba éperdument amoureux d’une jeune femme atlante : Rozenn. Ils se marièrent et eurent une fille : Eanna. Le rôle de père lui convenant parfaitement, Ben s’occupa avec soin de son enfant, tout en poursuivant ses travaux d’inventeur. De tempérament protecteur mais souple, il laissa Eanna mener une enfance insouciante tout en observant soigneusement le moindre de ses faits et gestes.

    Il eut cependant un destin funeste et mourut à l’âge de 33 ans, lors de la disparition d’Atlantide.


~ ЖДЮ ~ Rozenn Lycaea, sa mère ~ ЖДЮ ~


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« Ô, ma tendre amie, pourquoi es-tu si belle encore ? Dois-je croire que le spectre de la Mort est amoureux et que l'affreux monstre décharné te garde ici dans les ténèbres pour te posséder ? »


    Rozenn, Roze ou Rozie, était une jeune femme très douce et son apparence représentait son caractère avec exactitude. De son respectable mètre soixante-dix, elle était de constitution assez frêle, cependant. Elle maintenait constamment ses cheveux d’un brun foncé par un grand ruban beige. Ses yeux bleu océan étaient le miroir de sa bonté. Son style vestimentaire indiquait de la simplicité dont elle faisait preuve.

    Sous sa forme de louve, elle se montrait tout aussi patiente et calme. Un peu moins grande que son mari, un mètre 20, tout au plus, elle avait un pelage d’un blanc immaculé. Seuls le bout de ses pattes, de sa queue et ses oreilles étaient noirs. Ses yeux restaient du même bleu apaisant.


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    Rozenn n’a pas vécu une existence extraordinaire. Elle a grandi dans le monde tranquille d’Atlantide et est devenue aide soignante, ce qui correspondait bien à son tempérament très soucieux d’autrui. Elle rencontra Ben alors qu’elle lisait un roman, allongée sur la plage. Ils firent très vite connaissance et il l’invita à un café dans les dix minutes qui suivirent.
    Après plusieurs rendez-vous, ils finirent par se fiancer, et un an plus tard, par se marier. A la naissance d’Eanna, il se révéla que Rozenn était faite pour être mère. La petite fille fut donc élevée dans une atmosphère de paix et d’amour.
    Quelques temps après les Sept Jours de Feu, cependant, Rozenn mourut d’une maladie inconnue aux yeux de tous, à l’âge de 31 ans. Ben et Eanna en furent terrassés.

~ ЖДЮ ~ Maëlla Heian, sa belle-mère ~ ЖДЮ ~

« Il est grand temps de rallumer les étoiles… »

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    Lyperia des souterrains, Maëlla est une belle chimérienne scientifique. De ses galeries souterraines, elle étudiait les humains qui vivaient sur Terre. Dessinatrice hors paire et excellente maquettiste, on la surnommait « La Dame Aux Doigts D’Or », en raison de ses talents.

    C’était une femme magnifique, aux longs cheveux blonds et aux yeux d’un bleu plus clair que l’eau. Ses ailes de cygne blanc la faisaient souvent passer pour un ange, mais elle était bel et bien une chimérienne. D’ailleurs, son caractère n’avait rien d’angélique. Dotée d’un humour particulier et d’une volonté de fer, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds.

    Un jour, elle rencontra un drôle d’hurluberlu, arrivé chez elle en perçant un gros trou dans un de ses murs avec une machine étrange. Il se présenta comme étant un Homme Loup venu d’Atlantide, une île inconnue dérivant sur les mers du monde d’en haut. Maëlla fut séduite par l’excentricité de Ben et lui-même par la beauté et le caractère bien spécial de la jeune femme.

    Un an de vie commune leur fut offert. Ben avait prévenu Maëlla que, passé ce délai, il devrait retourner à la surface. Lorsque le moment fut venu, ils se firent leurs adieux et l’Homme Loup s’en retourna sur son île légendaire. Quelques semaines après le départ de l’explorateur, la jeune chimérienne se rendit alors compte qu’elle était enceinte de lui.

    Elle donna donc naissance à un garçon : Godan. Elle l’éleva pendant trois ans mais, au comble du malheur, elle décéda dans un accident souterrain, à l’âge de 20 ans. Elle ne connut pas Eanna, ne revit pas Ben et laissa un petit garçon désœuvré.


~ ЖДЮ ~ Godan Heian, son demi-frère ~ ЖДЮ ~


« J’ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo… Eh ben, j’ai pas encore atterri. »

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    Né dans les souterrains des Lyperia, Godan est un jeune homme de 25 ans, aujourd’hui, hybride chimérien et atlante. Mais il n’a rien d’un Homme Loup. Il a hérité pour beaucoup de la physionomie de son père. Cheveux bruns embroussaillés, yeux marrons, musculature…peu développée… Mais pour ce qui est des traits chimériens, il possède deux ailes d’aigle gris et une queue de singe araignée.

    Il est donc né de Ben et de Maëlla et s’est retrouvé orphelin à l’âge de trois ans. Pour le moment, il ne connaît pas Eanna, sa demi-sœur. Il travaille comme « représentologue du passé » et recherche activement le Chevaucheur d’Ombre et de Lumière, aidé d’un groupuscule d’aventuriers déjantés.


~ ЖДЮ ~ Pouvoirs ~ ЖДЮ ~


« Est-ce que tu vois, toi aussi, quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing haut vers le ciel, est-ce que tu sens l'odeur délicieuse de la liberté ? »



    Tout d'abord, du fait de ses origines atlantes, Eanna est dotée d'une autre apparence, celle d'une louve blanche. Malgré ce que l’on pourrait penser, cette forme n’est pas du tout secondaire par rapport à sa physionomie humaine. Eanna est aussi bien louve que jeune fille.
    De plus, en tant qu'ancienne Alpha d'une Meute, son aspect animal est imposant. Elle mesure deux mètres, du bout des pattes au haut de ses oreilles. Son pelage est d’un blanc plus immaculé que celui de la neige et ses yeux brillent d’éclats et de couleurs diverses, pareils à des diamants. En effet, les Alpha d’Atlantide sont reconnaissables de par leur taille gigantesque et de par leur regard bigarré. En tant que louve, sa physionomie est d’un athlétisme redoutable, ses cinq sens, supra-développés, ainsi que sa vélocité et que sa souplesse. C’est donc une combattante aguerrie, comme tout Alpha qui se respecte.
    Depuis la chute d’Atlantide, elle est le seul cas d’Homme-Loup existant sur Terre.


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    D'autre part, elle a acquis un don, dû aux radiations nucléaires diffusées sur toute la surface de la planète après les Sept Jours de Feu. Ainsi, elle est capable de rendre ses atomes instables et son corps réagit alors d’une façon pour le moins inhabituelle. Il se transforme en courant d'air, de plus ou moins grande intensité. Lors de cette métamorphose, elle conserve ses vêtements mais ne peut pas transporter de charges. Cette faculté lui est néanmoins très secourable, pour diverses raisons. Cela lui permet de voler, de disparaître et de devenir impalpable, de se glisser n’importe où… Et elle peut agir comme un véritable courant d’air, c'est-à-dire en tant que petite brise ou de grande bourrasque. De la même façon, elle est capable de métamorphoser toute son enveloppe charnelle, mais également une partie de son corps seule.

    Malheureusement, ayant contracté une maladie due au nucléaire, elle est sujette à certaines crises qui l'empêchent d'user de ses pouvoirs. Dans ces cas, elle est bloquée dans un de ses corps le temps que son attaque passe.


~ ЖДЮ ~ Description Physique ~ ЖДЮ ~

« Rester quelque part lui semblait de l’apprivoisement. Elle passait sa vie à passer son chemin. »


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    Tant qu’à dire les choses en face, Eanna n’est pas une de ces beautés immuables, héroïnes stéréotypées et effarantes d’éclat. Mais alors, non. Les artifices dont ont souvent recours les femmes – maquillage, bijoux, chirurgie esthétique, teinture et autre parfum et eau de Cologne – la répugnent profondément. Elle assume ses petits défauts et préfère rester elle-même plutôt que de se farder jusqu’à ne plus s’en reconnaître. On l’a faite ainsi, autant rester au naturel, et peu importe ce que peuvent penser les autres.

    On remarque l’intérêt consciencieux que les auteurs portent aux descriptions de leur héros au physique avantageux. Cela se développe sur plusieurs pages et regorge de détails juteux. Alors voyez-vous, je me suis posée une question : un personnage à l’apparence commune peut-il être l’objet d’autant de lignes de description ? Eh bien finalement, j’en suis arrivée à une réponse affirmative. Qu’une personne soit commune ou non, elle sera toujours différente d’une autre et c’est surtout cela qui importe. Au diable les stéréotypes !

    Ainsi, Eanna est une jeune fille banale, à ceci près qu’elle est dotée d’une forme lupine, tout aussi prépondérante que son apparence humaine. Ni spécialement petite, ni particulièrement grande, elle mesure un mètre soixante-et-un. Svelte, sa silhouette reste bien féminine malgré tout. Eanna est assez souple pour effectuer l’équilibre ou faire quelques pas sur les mains mais pas assez pour accomplir un triple salto arrière suivi d’une réception impeccable. De la même façon, elle est très capable de casser le nez d’un de ses adversaires par un coup de poing bien placé, mais pas de l’envoyer valser contre un mur. Et elle ne court pas plus vite et n’est pas plus intelligente qu’un autre.

    On lui reconnaîtra cependant une très bonne endurance pour la marche à pied et la course et des talents d’épéiste remarquables. En effet, bien que la violence fût très mal vue à Atlantide, elle a dû prendre quelques cours de combat, pour contrer la menace des Hommes-Loups mutants. Ces créatures étaient des amis, des voisins, qui ont subi des transformations terrifiantes pendant et après les Sept Jours de Feu. Devenus cannibales et bestiales, elles s’en sont prises aux autres Atlantes qui ont dû se défendre, tant bien que mal. Pour en revenir à Eanna, elle est donc dotée d’une certaine aisance, l’épée à la main, mais n’utilise pas beaucoup sa lame. Elle ne recherche jamais le conflit et n’est d’ailleurs pas non plus un prodige.

    Evidemment, toutes ses facultés physiques sont bien meilleures lorsqu’elle est sous sa forme de louve. Il ne vaut mieux pas rencontrer un Alpha en furie, et encore moins si vous êtes son ennemi. Ses crocs d’ivoire sont des plus acérés, sa vélocité, sa force et sa dextérité, surdéveloppées.

    En tant qu’humaine, ses cheveux sont du même brun foncé que celui de sa mère mais elle aime les garder courts, coupés au carré, ce qui est nettement plus pratique pour voyager, tout de même. Très épais, ils forment souvent des mèches impossible à coiffer, qui ne se laisseraient aplatir pour rien au monde.

    Les traits de son visage sont doux et plutôt fins mais restent assez enfantins, ce qui l’agace un peu. Sa peau est devenue halée, après autant de vagabondages dans la nature. Ses iris, d’un brun foncé des plus communs, brillent cependant d’une volonté de vivre tenace. Après tout, qu’est-ce que la beauté et l’originalité d’une couleur, si c’est les yeux n’expriment aucun sentiment ? Ceux d’Eanna sont un repaire d’impressions et d’émotions. Banals mais avenants. Quant à ses lèvres, eh bien, tant pis pour la poésie, elles ne sont ni pulpeuses, ni vermeilles, ce sont simplement des lèvres.

    D’autre part, son visage exprime le moindre de ses sentiments sans même qu’elle ne s’en rende compte. Il lui arrive de lancer des regards un peu dérangeants, que ce soit des coups d’œil inquisiteurs, intéressés ou exaspérés. Non, elle ne fait preuve d’aucune discrétion lorsqu’elle scrute autrui. Elle est par ailleurs devenue une professionnelle du haussement de sourcils et du roulement d’yeux. Mais la plupart du temps, elle affiche des traits rassurants et doux et sourit beaucoup.

    Un détail dans son apparence retiendra tout de même l’attention du lecteur, si attention il y a. Son bras droit est parsemé d’étranges taches brunes. C’est là la marque de son mal, engendré par les radiations nucléaires. Personne n’a jamais su identifier cette maladie, la même qui a tué sa mère. Au cours de violentes crises dont la douleur est quasiment insoutenable, ces étranges marques virent à un noir inquiétant. Et chacune de ses attaques permet de faire progresser l’ampleur des taches sur son bras. Eanna est donc condamnée à mourir, bientôt peut-être, dévorée par ces marques. Elles s’agrandiront jusqu’à consumer ses entrailles. Elle a tout de même mis un nom sur cette maladie : la lèpre mutante.


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    Pour ce qui est de son style vestimentaire, Eanna en tout occasion aime porter le bleu, couleur de la Meute du Nord d’Atlantide. Généralement, elle revêt une tunique à capuchon, assez chaude en prévision des voyages aériens, qui lui descend à mi-cuisse, en franges. Des étuis pour cartouches ont été cousus au niveau de sa poitrine, où est également brodé un motif d’oiseau blanc. Cette tunique, donc, est enserrée à sa taille par une ceinture de cuir qui retient une sacoche et un poignard. Elle porte souvent son fusil en bandoulière.

    Elle revêt également de longs et épais gants bleus, doublés de fourrure, ce qui lui permet de dissimuler les marques qu’accuse son bras droit. Son pantalon est blanc et elle porte aussi de grandes bottes couleur ciel, qui protègent ses tibias.


~ ЖДЮ ~ Psychologie ~ ЖДЮ ~


« En cet heureux temps de joie et de misère, où je vivais sans gîte, où le jour j’avais faim, où j’avais froid la nuit, où j’étais libre enfin. »



    Eanna entretient un mode de vie plutôt hors-norme. Bohème, elle voyage sans cesse, assoiffée de nouveaux horizons. Elle est véritablement incapable de tenir en place. Son caractère et sa façon de pensée sont le résultat d’un étroit croisement d’homme et de loup. Elle est particulièrement attachée à son idéal de liberté, c’est d’ailleurs pourquoi elle ne s’est jamais amarrée nulle part. Vivre dans le dénuement et l’indigence ne la gêne pas du tout, bien au contraire. Elle ne dépend de personne. La solitude est pour elle un moment de bonheur dont il faut profiter pleinement. Le silence la charme et elle apprécie volontiers la belle musique. Très autonome et secrète, elle n’a pas besoin d’une foule d’amis autour d’elle. D’ailleurs, son caractère ombrageux, méfiant, ne lui permet pas d’en avoir énormément.

    Anticonformiste à l’extrême, elle aime trop sa liberté pour se plier aux lois telles que la mode. Les exigences de la société actuelle lui passent bien au-dessus de la tête. Le peu de règles qui subsistent encore sur Terre, elle les bafoue. Pourtant, cette sensation d’être sans arrêt en décalage par rapport aux autres la met parfois très mal à l’aise. C’est vrai, faire le mouton la répugne. Mais parfois, il lui arrive de se sentir vraiment seule face à tous, face au monde, et cela l’horrifie plus encore. Déjà, rien que pour cette raison, Atlantide lui manque atrocement.

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    Mélancolique, elle pense très souvent à son pays natal disparu. Ses amis qui la soutenaient malgré son anticonformisme. La simplicité de cette société et la paix qui y régnait. Parfois, elle sombre même dans un profond chagrin. Elle se sent très coupable de la mort de certains de ses proches et ne se pardonnera sans doute jamais. Mais par-dessus tout, le visage de ses parents la hante jour et nuit.

    Rêveuse et romanesque, elle a tendance à vivre bercée par des illusions. Son amour pour la littérature la mène souvent à rapporter ses expériences personnelles à l’action de ses livres. Son imagination débordante la berne parfois, au point qu’elle ne sache plus distinguer la réalité de ses chimères. Elle aime à rêver des heures durant, assise devant un paysage magnifique ou allongée face au ciel clair ou nocturne.

    Malgré son abord méfiant, elle est très altruiste et agit systématiquement pour les autres avant de penser à elle-même. Envers tous, elle se montre d'une douceur, d’une générosité et d'une tolérance qui incitent à la foi en elle, malgré son jeune âge. C'est d'ailleurs cela qui lui a valu le titre d’Alpha de Meute, à Atlantide. Non pas qu’elle soit née pour diriger ou qu’elle soit d’une autorité impressionnante. Généralement, on l’écoute car ses paroles sont toujours désintéressées et centrées sur autrui. Elle parle peu, sourit beaucoup. Plus à l’écoute des autres que causante, elle est l’oreille attentive à qui on aime se confier. On lui reproche souvent ses longs silences taciturnes et son quota de paroles limité : « C’est étrange, à chaque fois que l’on discute, la conversation est ramenée à moi. C’est comme s’il ne t’arrivait jamais rien. ». Sa compassion lui permet de discerner une part d’humanité en chacun : elle est incapable de détester qui que ce soit. Pourtant, que l’on ne s’y méprenne pas ! Elle n’est pas une super-héroïne, non plus. Ce n’est pas comme si elle était capable de résoudre tous les problèmes de son entourage et de l’humanité. Essayer, d’accord, elle le fait au maximum. Mais réussir, c’est une autre paire de manche. Et puis, il ne faut pas non plus penser que son empathie en fait quelqu’un de naïf. Bien au contraire. Elle n’est pas prête à tendre l’autre joue après la première gifle. Pour faire court, elle n’attaque jamais mais est prompte à se défendre, même si elle ne porte aucune haine à son adversaire.

    Le regard de son entourage la blesse facilement, du fait de son caractère ultra-sensible. C’est certainement pour cela qu’elle a peur de ce que les autres pensent d’elle. Elle n’aime pas sentir la haine peser sur son être et est terrifiée à l’idée de devoir détester quelqu’un. En revanche, elle adore analyser les personnalités des êtres qu’elle rencontre. Etrangement, elle se sent parfois mieux dans la tête des autres que dans la sienne, du moment qu’ils ne pensent pas à elle. Silencieuse et discrète, elle observe longuement ses contemporains afin de mieux les comprendre.


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    Souvent et même la plupart du temps, Eanna se fait l’effet d’une coquille vide. Elle se sent comme de glace et n’a pas l’impression d’être touchée par ce qui lui arrive. Les sentiments ne viennent pas instinctivement, dans des cas mineurs. Il lui arrive parfois de se reprendre et de se demander : « Ne devrais-je pas être heureuse, là ? », « Pourquoi n’ai-je pas peur ? ». Elle se sent évoluer comme au ralenti, dans l’illusion d’un monde virtuel. Elle vit un peu en automatisme et elle ne connaît pas les petits sentiments journaliers. C’est… Le vide. Et ce néant, cette non-existence l’angoisse et la terrifie profondément ! Elle ne connaît que les émotions extrêmes, qui prennent à la gorge et tordent l’estomac, qui creusent un trou dans la poitrine et affolent le cœur, qui étouffent et font respirer plus librement à la fois. Ce ne sera que dans des cas exceptionnels qu’elle ressentira l’amour, le bonheur, l’épouvante ou la rage… Ces avalanches de sentiments, tous au paroxysme, lui paraissent comme un seau d’eau glacé qu’on lui verse sur la tête. Et tout ce surplus d’émotions finit par s’encombrer en elle-même et créer une véritable vulnérabilité. Tout est si intense que chacune de ses émotions la fait souffrir. Vivre dans l’excès la conduit à s’interroger constamment. Généralement, les extrémistes sont des fous qui ont mené leurs proches, un peuple entier et souvent leur propre personne à leur perte. Ne serait-elle pas folle, au fond ? Son seul exutoire est l’écriture. Le crayon à la main, elle libère tous ses surplus de sentiments. Tout ça déborde ! Tout ça… Tout ça, c’est trop, trop, trop ! Et d’autres fois pas assez, pas assez… Et même… Rien.

    Rien. Le néant lui fait peur, également. C’est vrai, à ce stade de la description psychologique d’Eanna, on a sans doute remarqué à quel point elle était terrifiée, de tout, de rien. Du rien, surtout. De l’indifférence, de ne pas ressentir, d’une absence d’amis… Et principalement, principalement de la Mort. Elle n’est pas de celles qui croient au Salut de l’âme. Etant dotée d’un certain sens de la justice, si elle n’a pas de preuve pour ou contre une théorie, elle reste neutre. Ainsi, jusqu’à preuve du contraire, personne n’est jamais revenu de l’au-delà. Aussi, pourquoi devrait-elle croire à un Paradis inventé des millénaires auparavant par des moines enfermés dans des monastères ? Le seul but de la notion manichéenne – l’Enfer et le Paradis – n’est que pour conserver un certain ordre dans les sociétés. C’aurait été l’anarchie totale s’il n’y avait pas eu la menace du Diable, de ses chaudrons bouillants, de ses tortures abominables et de ses supplices éternels ! C’aurait été l’anarchie totale s’il n’y avait pas eu la promesse du Salut, d’une vie éternelle paisible auprès de Dieu et de ses anges ! Alors ! Alors ! Que devient-on, après la mort ? Eanna, pour ce concept, n’a pas du tout l’esprit poétique. L’homme est un amas de cellules. Elles s’animent, prennent vie, et la lumière éteint peu...à peu. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. C’est tout. La Mort est comme une porte qu’on ouvre sur le Néant. Derrière il n’y a rien. Et ça la terrifie. Ne plus penser, ne plus ressentir, ne plus agir ! Ne plus…être ! Et cette porte terrible, elle est tout à fait capable de l’engloutir à n’importe quel moment ! Il suffirait d’une crise formidable de lèpre mutante… Et la voilà réduite à néant. C’est pour cela qu’elle est animée d’un instinct de survie phénoménal. Elle s’accroche, tous les jours. Elle veut tout faire avant que tout s’arrête, vivre sans penser au lendemain, elle veut avancer, toute voile dehors ! Défier la Mort, la narguer jusqu’à ne plus véritablement avoir…la force. Et au bout de luttes et de peines, oui, elle finirait par se laisser emporter. Mais pas tout de suite. Elle ne se sent pas prête.

    Pour ce qui est du Chevaucheur d’Ombre et de Lumière, elle y croit. Peut-être pas en tant que Dieu, mais après tout, c’est l’appellation qu’on lui a donné, pourquoi changer ? Tous ces phénomènes naturels qu’elle pourchasse depuis des années l’ont conduite à croire qu’il y avait bien quelque chose derrière tout ça. Quoi, elle ne le savait pas vraiment, et dans l’ignorance, avait accepté d’appeler cela « Chevaucheur d’Ombre et de Lumière ». Au final, Eanna n’est qu’un nœud d’angoisses et de réflexions…trop profondes.

    La plupart du temps, on lui reconnaît d’être d’un calme profond, sans doute bien teinté de rêverie. Elle préfère s’expliquer, parlementer avant de se battre, action qu’elle a du reste en horreur. Mais par moments, des accès de nervosité impressionnants la prennent et elle se révèle pleine à craquer de tics divers. Pour ne donner qu’un exemple, elle ronge ses ongles à des moments critiques, ce qui constitue une action inopportune par rapport à la dangerosité du moment.


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    Par ailleurs, elle fait aussi preuve d'une détermination féroce, pour ne pas dire d’une obstination impossible. Tête de mule invétérée, elle ne change pas souvent d’avis ou d’objectif. Franche, directe et loyale, elle déteste la facilité. Plus la situation est complexe, plus elle prend de plaisir à s’impliquer. Elle se sent souvent pareille à un rat qui construirait un labyrinthe dont il se proposerait de sortir. La difficulté l’attire et la fascine, peut-être est-ce un aspect masochiste de sa personnalité.

    Très féministe, elle n’aime pas se sentir dominée par la gente masculine. Elle n’a jamais compris ce qui prévalait l’homme à la femme au point de distinguer un sexe fort et un sexe faible. Et d’ailleurs, sa théorie de la différenciation s’applique selon elle à tout groupe de personnes. Les contrastes de religions, de couleurs de peau, de nations, de races ne lui font ni chaud ni froid. Si elle devait comparer deux individus, ce ne serait pas par rapport à leur appartenance à un groupement de personnes, mais plutôt à leur façon d’agir, à leurs choix et à leur personnalité.

    Pour en revenir plus précisément à ce rapport de force entre l’homme et la femme, elle s’est faite une opinion bien cernée. Elle a tout d’abord basé ses réflexions sur des questions et remarques : « Pourquoi la femme n’éprouve-t-elle aucune difficulté à porter des pantalons tandis que l’homme est horrifié à l’idée de revêtir une robe ? », « Une fille au tempérament masculin est appelée garçon manqué. Un garçon au caractère plus féminin se fait traiter de tous les noms, en passant de pédale à gay. » Vraiment, est-ce si humiliant que cela d’être une fille ? Les femmes désirent ressembler aux hommes mais le contraire n’est absolument pas de mise. Les exceptions sont rares et tabous. Pourquoi ?! La seule réponse qu’Eanna s’est admise est la suivante : les hommes sont les êtres les plus bornés et arrogants que la Terre ait jamais porté. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’apprécie pas leur compagnie. Seulement, elle ne veut recevoir aucune leçon d’un homme, surtout s’il s’agit d’un inconnu.

    Issue d’un peuple plein d’orgueil, Eanna est fière et indépendante, elle n’accepte pas couramment l’aide d’autrui. Par ailleurs, son grand volontarisme la surcharge souvent de trop de travaux à accomplir pour les autres… Exceptionnellement, lorsque cela en vaut vraiment la peine, elle peut devenir très agressive. Et lorsqu’elle la colère la brûle, il ne vaut mieux pas se trouver face à elle : c’est à croire qu’elle n’est plus du tout la même personne. Elle ne se contrôle plus, comme si un feu dévorant lui rongeait les entrailles. Intrépide et téméraire, elle se comporte alors en véritable tête brûlée et n’aime vraiment pas qu’on lui barre la route quand cela lui semble important. Mais ses rages sont de très courtes durées et surtout très rares. Elle regrette toujours ses emportements et en est même épouvantée, le moment passé.

    De plus, au cours d'une expérience terrifiante, elle a pris la décision de ne plus jamais avoir à tuer de créatures douées de conscience. Cet acte la répugne au plus haut point et elle est d'ailleurs profondément contre les conflits, déplorant leurs horreurs et leur inutilité. La bêtise humaine l'afflige également. Elle se situe plutôt du côté du Chevaucheur d'Ombre et de Lumière. De ce fait, elle est à la recherche de ce dieu, dans l'espoir qu'il sauve le monde et la délivre de sa maladie à elle. Sa philosophie est simple. Les hommes ont déclenché par eux-mêmes tous ces cataclysmes. Ce n’est pas le moment pour eux de tourner le dos aux difficultés et de faire l’autruche, ils doivent affronter leur part de responsabilité en cette situation crépusculaire. Elle estime que les humains ont une dette à payer à la terre, cette terre qui les a fait naître et vivre des millénaires durant, cette terre qu’ils ont allégrement détruite lors des Sept Jours de Feu. Il faut mettre les mains à la pâte pour tout reconstruire. Prendre de la boue et en faire de l’or. Et pour cela, rien n’est plus efficace selon elle que de chercher à retrouver le Chevaucheur d’Ombre et de Lumière.

    En revanche, en ce qui concerne les Lyperia, elle les considère comme les victimes de la folie et de l’irresponsabilité humaine. Les Sept Jours de Feu ont fait découvrir à ces créatures des souterrains une Terre anéantie, vide, cruelle, des paysages lunaires et périlleux. Selon Eanna, ils n’ont rien fait pour mériter de vivre dans de telles conditions. Elle leur porte donc une compassion un peu navrée. Elle-même, du point de vue des hommes, est plus considérée comme une Lyperia, un monstre lupin, que comme une humaine à part entière. Et pourtant. Elle est bien née sur Terre, d’ascendants nés en surface depuis des millénaires.

    Etant Atlante d’origine, elle a donc des penchants très écologistes et non-violents qui font sourire les plus pessimistes. Mais malgré sa maladie, elle garde une volonté infaillible de rester en vie. Malgré toutes ces destructions, malgré ces catastrophes, elle aime son univers, elle aime sa façon d’exister. Elle ne voudrait pour rien au monde quitter tout cela.

    En outre, elle vit en union avec la Nature, qu’elle admire et respecte avec ferveur. Etant née sur une île, elle éprouve une grande affection pour la mer et ses horizons lointains. Elle y voguait souvent, pour pêcher avec son père ou bien partir en exploration avec certains de ses amis atlantes. Quant au ciel, elle ne peut pas s’en sentir plus proche. Elle-même courant d’air par moment, elle en connaît tous les Vents et tous les nuages. Chaque teinte que prend le firmament a une signification pour elle, ce qui l’aide beaucoup pour sa profession de Chasseuse de Tornades. Elle a appris à vivre avec cette Nature dangereuse et l’aime de tout son cœur. C’est sans doute pour cela qu’elle la considère, contrairement à ses contemporains, comme une mère qui protège lorsqu’on la respecte. D’ailleurs, étrangement, les déchaînements naturels l’épargnent toujours. Elle vagabonde donc sans crainte et dort à la belle étoile comme on le ferait dans son lit. Fascinée par ce monde étrange, elle en tire des réflexions personnelles à travers ses écrits, fictifs ou non. Beaucoup la pensent atteinte d’une certaine folie douce.

    Un défaut assez évident l’affecte cependant. Elle n’a aucun sens de l’organisation et cela, elle le tient sans aucun doute de son père. Ses bagages sont toujours dans un désordre incroyable et pour couronner le tout, elle a beau être voyageuse, elle ne s’encombre d’aucune carte ! Donc généralement, elle n’a aucune idée du lieu où elle se situe et, pour tout dire, elle s’en moque complètement.

    Très expressive, son visage trahit souvent ses états d’âme. Elle ne s’est jamais empêchée de rire, de trembler, de crier, de pleurer (sachant aussi que cet acte ne lui est pas si commun)... Mentir ou se dissimuler derrière des masques souriants, elle en a horreur.

    Eanna se fait souvent l’impression d’un personnage de conte de fées perdu dans un film d’horreur. Elle n'est donc pas une héroïne insensible à la souffrance, combattant les méchants et sauvant le monde avec le sourire, mais une jeune fille profondément humaine.



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~ ЖДЮ ~ Métier ~ ЖДЮ ~


« — Je ne me soucie pas trop du lieu … pourvu que j’arrive quelque part.
— Vous pouvez être certaine d’y arriver pourvu seulement que vous marchiez assez longtemps. »




    Eanna n’a pas de profession officielle et rétribuante, d’ailleurs qui la paierait ? Mieux encore, l’argent n’a aucun sens pour elle ! Sur Atlantide, les systèmes monétaires n’existaient pas.
    S’il fallait vraiment lui définir un métier, on la dirait Chasseuse de Tornades. Spécialiste des Vents et du ciel, Eanna connaît les moindres secrets de la météorologie. A bord d’un étrange engin volant, elle traque les tornades en espérant qu’elles la mèneront un jour au Chevaucheur d’Ombre et de Lumière. Ce serait d’ailleurs plutôt logique, vu que tout le monde s’accorde à penser qu’il a un lien, bon ou mauvais, avec les catastrophes naturelles. Eanna espère que ce Dieu mystérieux puisse la guérir et sauver la Terre. Encore faut-il le trouver.

    En outre, Eanna est devenue sans le savoir une sorte d’écrivain itinérant. Ecrire est pour elle une façon de se soulager d’un surplus d’émotions et cela lui est souvent bien plus harassant que ne peut l’être la marche à pieds. Lorsqu’elle est lancée, elle a un mal fou à s’arrêter. Elle décortique chacune de ses pensées et de ses sentiments avec délectation. Mais pour le moment et pour longtemps, ses écrits restent très personnels et n’ont aucune visée lucrative.


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~ ЖДЮ ~ Objets et Armes ~ ЖДЮ ~

« Je vis dans un autre monde,
Je m'accroche tous les jours
Je briserai le silence
Qui m'entoure… »




    Eanna s’est munie d’un équipement bien spécifique avant de partir à la chasse à la tornade dans un environnement aussi hostile.


Les bagages de la Fille des Vents :


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    1 : Il s’agit de sa tunique bleue, feutrée et tissée à partir du pelage des animaux domestiques les plus courants sur Atlantide : les ovidés et bovidés. Chaude en prévision des voyages aériens, elle est équipée d’un capuchon et de ceintures de poches à munitions en plastron. S’agissant de projectiles de défense (Eanna n’attaque jamais), ils ne sont pas nécessaires en grand nombre.

    2 : Son couteau de céramique, ou poignard, est plus qu’une arme, c’est un ustensile de la vie quotidienne, dont on se sert comme un couteau de montagne. Il peut servir de faucille aussi bien que de hachette. Il a été obtenu par affûtage de fragments de céramique à haute résistance. Son tranchant est remarquable.

    3 : Ses gants bleus doublés de fourrure constituent aussi bien une protection contre les lames qu’une façon de dissimuler ses marques de lèpre mutante.

    4 : Ce fusil, très primaire pour une époque pareille, a une allure antique mais reste de très bonne facture. Eanna utilise des balles à ailettes et porte son arme en bandoulière, à son épaule.

    5 : Un pantalon, c’est un pantalon.

    6 : Ses bottes – bleues également – établissent une excellente protection pour les genoux et les tibias lors des atterrissages sur des sols accidentés, à base de feutre épais, doublé à l’avant de fragments de céramique. Les chaussures en elles-mêmes, portées aux pieds, sont en cuir souple, pourvues d’un petit talon qui les rend très adaptées pour la marche.

    7 : Le casque de pilotage en lui-même est une protection contre le vent et le sable. Il est rempli d’éclats de céramique en renfort. Equipé de visières, il est véritablement utile lors des vols. La protection frontale est elle, pratique pour les combats.

    8 : Le masque filtrant purifie l’air inhalé grâce à du charbon de Toritsuma, une plante médicinale issue de la recherche génétique d’antan. Cette plante pousse sur les littoraux à l’état sauvage.


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    9 : La sacoche en bandoulière est un fourre-tout pouvant contenir n’importe quoi, notamment ce qui suit :

    Les différents types de charges de poudre en long rifle :
    10 : Les balles sifflantes sont des cartouches à tête plate, de basse vitesse, de calibre 1 millimètre. Leur mise à feu déclenche une vague sonore stridente, qui trouble momentanément la perception des créatures à l’assaut.
    11 : Le tir des balles fumigènes s’accompagnant de flammes et de fumées, Eanna les utilise en tant que signal.

    12 : La flûte à bêtes est un instrument à vent à effet calmant sur les créatures sauvages les moins hargneuses.

    13 : Le rayonnement de cette lampe est obtenu par diffusion d’un faible courant électrique sur un corps gazeux. Source de lumière quasi inépuisable, elle provient de fouilles souterraines. Cet un objet extrêmement précieux, dont on ignore la destination première.

    14 : En réaction à un choc, les grenades stroboscopiques dégagent une puissante oscillation lumineuse durant plusieurs secondes. Il s’agit de grenades défensives dont le diamètre mesure environ 40 millimètres.

    15 : Cette petite longue vue est un modèle très primitif mais peut toujours être utile.

    Généralement, Eanna fourre aussi dans sa sacoche plusieurs stylos, un calepin de notes et un sort-musique à oreillettes (invention de Ben et équivalent d’un MP3 à énergie propre).


Le Moeve, Aile Volante :


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    L’aile volante est la dernière invention de Ben. Il venait de la ranger dans son hangar, avec les autres machines achevées, lorsque l’île fut engloutie par les flots. Par conséquent, c’est le seul modèle existant et seule Eanna sait s’en servir. Le père et la fille avait trouvé à cet objet le nom de « Moeve », ce qui signifie « mouette », en allemand. Sachant que la Meute des Quartiers Nord d’Atlantide s’était spécialisée dans les domaines aériens et maritimes, on comprend leur choix. Ainsi, le Moeve ressemble vaguement à un cerf-volant blanc. Il bénéficie d'un système de propulsion à moteur électrique, mais se sert aussi du vent pour planer ou effectuer des mouvements complexes. A noter, le souci de respect de la Nature de Ben : l’engin caresse et chevauche le vent mais ne le coupe pas. Vu de haut, lorsqu’Eanna le pilote, on le prend souvent pour un oiseau blanc.

    Le Moeve comporte différents compartiments encastrés dans son aile. La jeune fille y range tout son nécessaire de survie qui se réduit au strict minimum. Tout comprend également une épée à la lame de céramique et au manche d’argent et de lapis-lazuli.


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    C’est une arme très légère, très maniable, que la dernière Atlante n’utilise qu’en cas d’urgence absolue. Elle n’aime pas s’impliquer dans des combats sanglants. Pourtant, il ne faut pas sous-estimer ses capacités d’épéiste. Le fourreau de l’épée, magnifique, est sculpté admirablement.

    Eanna peut s’installer sur le dessus de l’aile et s’y maintenir à l’aide de deux accroches, mais elle est aussi capable de se suspendre sous le Moeve. Pour maîtriser cette machine, il faut avoir une connaissance parfaite des courants aériens et accorder une confiance inébranlable au Moeve.


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L'Attrape-Rêve :



    Dernier présent de sa mère, Eanna le porte constamment autour de son cou. Il s’agit d’un pendentif qui se présente sous la forme d’une toile d’araignée en argent, parsemée de perles de couleurs diverses. Trois plumes y sont suspendues : l’une verte, l’autre bleue et la dernière rouge.

    Eanna, dès son enfance, n’aimait pas porter de bijou, elle trouve cela superflu. Pourtant Rozenn lui a offert ce collier en précisant qu’à chaque fois qu’elle l’attacherait autour de son cou, elle pourrait faire un vœu. Depuis, elle le porte toujours, autant en signe de deuil qu’en marque d’espoir.


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Le Cryptex :


    « Cryptex » est un néologisme utilisé pour désigner une sorte de coffre fort portable conçu pour cacher des messages secrets. Ce terme est issu de la combinaison des mots cryptologie et codex. C’est un cylindre de marbre poli résultant de l'assemblage de cinq rondelles de pierre juxtaposées, d'environ trois centimètres de large, maintenues l'une contre l'autre par une armature de cuivre, tel un kaléidoscope à cinq axes. Les extrémités de ce cylindre sont fermées par une capsule de pierre scellée, afin que l'on ne puisse pas voir dedans. Sur chacun des disques de marbre se présentent les vingt-six lettres de l'alphabet.

    Ce cryptex fonctionne grosso modo comme un antivol de vélo : c'est un mot de cinq lettres qui actionnera la serrure et permettra d'ouvrir le cylindre. À l'intérieur de l’objet, le compartiment creux est conçu pour renfermer un rouleau de papier où a été notée l'information secrète.

    Ce papier, censé être un papyrus très fin, est enroulé autour d'un tube de vinaigre en verre fin, ce qui empêche toute ouverture de force du cryptex pour obtenir le message : cela briserait le tube de verre et répandrait le vinaigre sur le parchemin qui deviendrait dès lors illisible.

    Il s’agit d’une invention que Ben a remise à Eanna lorsqu’elle eut dix ans, en lui disant ces mots : « Si un jour tu rencontres une personne capable de t’en donner le code, tu connaitras le plus précieux de mes secrets… ».


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Dernière édition par Eanna le Mar 11 Mai - 15:38, édité 14 fois
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Eanna

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Messages : 606
Calyas : 11205
Age : 30

Nom : Eanna Lycaea
Âge : 17
Taille : 1m61
Race : Fille Louve
Localisation : Au coeur de la tempête, portée par des courants aériens, à la poursuite de nouveaux horizons.
Pouvoir(s) : Du fait de ses origines atlantes, Eanna est en réalité dotée de deux apparences : celle d'une humaine et celle d'une louve Alpha blanche (c'est à dire d'une créature colossale). De plus, elle est capable de se changer en courant d'air.
Topics Rpg :
« Enfants du Ciel »
▪️▪️▪️ Elphos

« Photomaton et fraternité » ▪️▪️▪️ Godan
« Le meilleur des mondes » ▪️▪️▪️ Aliénor
« Un scintillant morceau de réalité... » ▪️▪️▪️ Le Chevaucheur d’Ombre et de Lumière

4/4 : Saturée !



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~ ЖДЮ ~ Histoire ~ ЖДЮ ~



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Chapitre 1
« Les soleils couchants revêtent les champs, les canaux, la ville entière, d'hyacinthe et d'or. Le monde s’endort, dans une chaude lumière. »



Découvrez la playlist Chapitre 1 avec James Horner


    Cette histoire se déroule dans un monde qui n’est ni tout à fait le nôtre, ni tout à fait un autre, à une époque que nous jugerons lointaine… Le premier mai 2216. Il y avait en ces jours éloignés une île au nom doux et mystique… Atlantide. Elle faisait figure de légende, aux yeux du monde. Pourtant elle existait bel et bien, depuis la nuit des temps. Seulement, personne ne l’avait jamais abordée, que ce fut par voie maritime ou aérienne. La raison en était fort simple : Atlantide dérivait sur les mers, comme une coquille de noix. Changeant de situation géographique à chaque seconde, elle était depuis toujours indétectable.

    Elle prospérait sous un ciel d’un pur azur et des nuages d’un blanc immaculé et étendait l’émeraude de ses forêts et l’or de ses champs à perte de vue. Face aux vents vifs et bienfaisants, du haut de leurs collines proéminentes, se dressaient des moulins de briques aux toits de tuiles rouges, majestueux géants grinçants d’ailes et d’engrenages. Une grande cité aux maisons rocailleuses s’était établie au beau milieu de l’île et d’étranges machines la parcouraient en tout sens. Des engins à moteur à énergie hydraulique ou solaire côtoyaient dans les rues vastes et lumineuses nombre de passants qui se saluaient tous avec bonne humeur. Les petits enfants se poursuivaient en riant sur les trottoirs. Les personnes âgées, appuyées sur leurs cannes, un sourire bienveillant s’étirant sur leurs visages marqués par une vie de bonheur et de plénitude, observaient les étales des marchands qui vantaient leurs articles à vive voix. Et cette femme qui marchait d’un pas tranquille, un panier à provisions sous le bras. Et cet homme qui traversait imprudemment la route, courant à toutes jambes… Tout aurait pu paraître normal, voir banal pour une ville du XXIIIème siècle. Seulement voilà, parmi cette foule paisible vagabondaient d’insolites créatures. Des loups aux fourrures de diverses couleurs. Etrangement, on les saluait avec le même enthousiasme qu’on le faisait avec les êtres humains. Plus singulier encore, au détour d’une rue, un loup au poil brun qui s’avançait d’un pas tranquille se releva tout à coup pour prendre la forme d’un homme aux cheveux châtains ! Le phénomène, aux yeux des passants, ne semblait pas sortir de l’ordinaire et personne ne s’en formalisa.

    Atlantide était en effet une île habitée d’êtres étranges, mi-humains, mi-lupins. Ils étaient aussi hommes que loups et avaient avec la Nature un rapport très étroit. Jamais leur intelligence n’avait été employée à des fins abusives et ils vivaient en harmonie avec leur île. Certaines valeurs n’avaient pas cours là-bas et on ne connaissait pas la pratique des systèmes monétaires, horaires, des incarcérations ou encore des conflits guerriers. Toute forme de violence était inadmissible pour tout un chacun et personne n’aurait jamais songé à faire des hostilités à son voisin.


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    D’ailleurs, Atlantide ne constituait qu’une ville, divisée en quatre quartiers : Est, Ouest, Nord et Sud. Ces portions de ville étaient habitées par des groupes de personnes nommés Meutes. A la tête de chacune d’entre elles se trouvait un Alpha. Ces quatre chefs, élus par les quartiers concernés, étaient généralement les plus aptes à diriger, les plus imposants en tant qu’animal (deux mètres cinquante de hauteur, pour les plus grands), et les plus appréciés de la population. Les Alphas se réunissaient de temps à autre pour discuter des affaires de la cité, assistés de la doyenne de l’île.

    Les quartiers s’étaient répartis des domaines de travaux, pour que tout aille au mieux. Le Sud s’occupait de la terre et de l’agriculture, l’Est, des activités forestières, l’ouest, des compétences montagnardes et le Nord de la mer et des emplois aériens.

    Atlantide menait donc une existence paisible, coupée du monde extérieur et de ses conflits sanglants et inutiles. Personne n’avait encore songé à rendre visite aux Autres – comme on appelait alors les humains vivant au-delà des flots. La vie était douce depuis l’aube des temps, que pouvait-on désirer de plus ? A d’autres les grandes aventures, l’harmonie était sans aucun doute chez eux.


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    Pour en revenir à une action plus concrète, plongeons-nous quelque part dans les quartiers Nord de la grande cité, dans une de ses rues lumineuses où se dressait une grande maison à colombages et à encorbellement. Des bosquets touffus plus ou moins entretenus longeaient les murs de l'habitation et de grands pots de fleurs colorées ornaient les larges fenêtres. Une cacophonie de bruits étranges s’échappaient de la porte laissée ouverte, dans un esprit de sûreté absolue. Mais soudain, un long sifflement mit fin à ces séries de sons insolites. Puis un grand nuage de vapeur jaillit au dehors, attirant les regards désormais habitués des passants. En effet, les Atlantes avaient tous eu vent, à un moment ou à un autre, des drôles de pratiques qui se tenaient en cette demeure. Et les voisins n’en étaient plus du tout surpris. Quoiqu’il en soit, un grand cri affolé émana de l’intérieur de la maison :


    « NON, NON, NON, NOOOOON ! »

    Une pétarade impressionnante répondit à ce hurlement. Brutalement, les fenêtres s’ouvrirent et la fumée s’en dégagea visiblement. Immédiatement après, un jeune homme déboula hors de l’habitation, portant à bout de bras une machine insolite qui produisait une vapeur grisâtre en sifflant abominablement.

    Le garçon, qui semblait avoir dix-sept ans tout au moins, lâcha vivement son engin qui s’écrasa à grands fracas sur le sol. Sautillant d’un pied sur l’autre, il soufflait frénétiquement sur ses doigts brûlés. Le visage recouvert de suie noire, les cheveux hérissés sur son crâne, il tira un torchon sale de sa ceinture et le secoua nerveusement au-dessus de la carcasse métallique de sa machine.


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    Un loup passa devant le portillon du jardin en fixant le jeune homme d’un œil curieux. Un autre passant, qui marchait en sifflotant sur le trottoir d’en face, s’arrêta net devant la maison en colombages lorsque l’étrange engin explosa. Alors, il accosta en riant le jeune homme qui avait été violemment projeté deux mètres plus loin :


    « Eh bien, Ben ! Encore des problèmes de mécanique ? »

    Le dénommé Ben, dont les sourcils avaient partiellement brûlé, rajusta ses lunettes rectangulaires et constata l’étendue des dégâts. L’explosion avait creusé un cratère au milieu de son jardin et son invention était maintenant réduite à une carcasse fumante et croulante. De la suie noirâtre formaient de grands nuages autour de lui. Il éternua trois fois de suite avant de répondre d’une voix claire mais soucieuse :

    « Je le crains, oui. A moins que je me sois trompé dans mes calculs… Quoiqu’il en soit, tout est à recommencer. »

    Il poussa un soupir pitoyable et se releva en s’époussetant faiblement. L’homme s’esclaffait toujours. Ce n’était pas par méchanceté ; Ben avait compris depuis des lustres que les moqueries de son voisin étaient teintées d’une camaraderie très franche. Alors qu’il tentait toujours de débarrasser sa chemise de la poussière dont elle était maculée, l’autre s’exclama d’un ton toujours aussi rieur :

    « Ah, pour ça, personne ne peut t’aider, il n’y a que toi qui sais te retrouver dans tes calculs. Tu te souviens, l’autre jour, de l’ingénieur des éoliennes suspendues ! Celui qui n’avait absolument rien compris à ton algèbre… Tu l’as terrorisé, le malheureux, il criait sous tous les toits que tu avais inventé une nouvelle écriture mathématiques ! C’était à en mourir de rire ! »

    Le jeune inventeur s’approcha de la barrière de bois peint qui délimitait son jardin et répondit au passant d’une voix neutre :

    « Je t’avoue qu’il a raison. »

    Et il poursuivit en nettoyant minutieusement ses lunettes, à l’aide d’une des manches sales de son vêtement :

    « En fait, je suis tout à fait capable de lire et de comprendre l’algèbre officielle, mais en aucun cas de la retranscrire. Quand j’étais gosse, l’école et moi, ça faisait deux. Je n’apprenais pas grand-chose et n’y allais pas souvent. Figure-toi que je me suis aperçu la dernière fois qu’en tant que scientifique, je n’avais rien à voir avec ces types diplômés de trente-six universités différentes, comme cet ingénieur des…»

    Ben cessa tout à coup de frotter les verres de ses lunettes et se figea dans une expression de stupeur.

    « Des… Des éoliennes… »balbutia-t-il.

    Soudain, ses iris de topaze s’enflammèrent. Bon sang, mais oui ! Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, il avait tout du poisson hors de l’eau. Mais, malgré sa façade estomaquée, c’était comme si son cerveau avait engagé une course de fond. Il mit un temps avant de retrouver l’usage de la parole et lorsqu’il parla enfin, ce fut d’un ton bredouillant et d’une voix étranglée :

    « Ro… Romaric ! Les… Les… Les éo… Les éoliennes ! Tu es un génie ! »

    Il en laissa tomber ses lunettes de stupéfaction, se baissa précipitamment pour les ramasser et, en se redressant, se cogna brutalement la tête contre la barrière. Un peu sonné, il rechaussa sa monture, se frotta le crâne avec vigueur et adressa un sourire hystérique à son voisin, lequel n’avait pas vraiment l’air de comprendre l’aboutissement de son prétendu trait de génie. Ben s’élança vers sa maison, la tête tournée vers Romaric, l’inondant de congratulations. L’autre répliqua d’un ton désabusé :

    « Génie ou pas, je ne réussis plus à faire fonctionner le moteur hydraulique de mon bateau. Tu voudras bien venir me le réparer, avant le départ en mer de demain matin, si possible ? »

    « En fin d’après-midi, ça ne me pose aucun problème, je serai là ! »

    Adressant une sorte de salut militaire à son voisin, le jeune homme se retourna vers l’avant et rencontra férocement un obstacle. La porte qui s’était refermée tout à l’heure, poussée par la violence de l’explosion. Titubant, les sens un peu perturbés, Ben parvint enfin à entrer chez lui, sous les rires bruyants de Romaric.


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    Benjamin Lycaea était sans doute l’une des personnalités les plus connues d’Atlantide, et le mérite lui revenait partiellement. Il n’était pas Alpha, non. Il n’avait rien d’exceptionnel, physiquement, non plus. D’ailleurs, c’était un garçon un peu maigrelet, qui ne semblait pas être fait pour les travaux réclamant une force brute. Né dans la Meute du Nord, il n’avait pourtant pas le pied marin et était sujet au vertige. En un mot, il aurait été un sacré poids pour les quartiers septentrionaux s’il n’avait été en possession de ce pourquoi il était célèbre. Une intelligence hors-norme. Pourtant, comme il le disait si bien lui-même, Ben n’avait pas été très attiré par les systèmes éducatifs, quels qu’ils fussent. Au contraire, il avait quitté l’école assez tôt pour se livrer à des pratiques plutôt douteuses aux yeux de sa famille. Les Lycaea étaient en effet dignes du respect que les Atlantes leur portaient. Il s’agissait de la plus vieille lignée d’Hommes-Loups du monde. Elle était née dans l’Antiquité, alors que l’île dérivait quelque part au large de la Grèce, pays qui a du reste influencé le choix du nom qu’il fallait donner à la famille. « Lycaea » était venu naturellement, puisqu’il signifiait « louve » et que le fondateur de la lignée était en fait une femme, du nom d’Ariana. Mais passons. Depuis toujours, les Lycaea travaillaient dans les domaines maritimes et le père de Ben ne voulait en aucun voir son fils déroger à la règle. A quel point fut-il désappointé, lorsque son jeune garçon, entamant à peine ses quinze ans, quitta le domicile familial pour devenir, selon ses dires, « un peu mécanicien, un peu scientifique, c’est-à-dire inventeur ». Le projet avait eu beau paraître fou aux yeux du père de Ben, le résultat était bien là, désormais. Les Atlantes se rendaient chaque jour chez le jeune homme afin de lui exposer leurs problèmes souvent de nature mécanique. Par ailleurs, ses inventions étaient devenues très populaires sur l’île et chacun avait chez soit au moins l’une d’entre elles. Oui, malgré les difficultés qu’éprouvait Ben face aux activités traditionnelles d’Atlantide, il avait réussi à se dégager de la masse, à se faire connaître et à réussir dans la vie. Et à tout juste dix-sept ans, ce n’était pas banal. Comme quoi, la marginalité ne dresse pas de barrières infranchissables face à la société. Voilà pour lui.

    Revenons cependant à cette journée du premier mai, qui sera finalement importante pour tout Atlantide. Pour le moment, Benjamin n’en savait rien et filait à toutes jambes vers son atelier. Il traversa le désordre inimaginable qui encombrait le couloir de l’entrée, enjamba les cartons emplis de pièces détachées, dévala un escalier poussiéreux et poussa une porte. Il se trouva alors face à une pièce immense dont le mur et le fond étaient devenus invisibles, tellement était dense la masse de machines étranges qui s’y entassaient. Des « BIP » sonores résonnaient de temps à autre ; un liquide mauve bouillait dans un bassin, montait sous forme de vapeur vers des tuyaux de verre à froid, se condensait à leur contact et coulait, tourbillonnait pour tomber au goutte à goutte dans une fiole ; des rouages mécaniques s’entraînaient les uns aux autres ; des machines innommables cliquetaient, crachotaient des bulles d’eau et sifflaient à la manière de cocottes minutes ; des tuyaux couraient le long des murs et des plafonds… Ben semblait ici plus agité que d’habitude. Il était aisé d’imaginer que c’était là sa salle préférée. Il sautillait au milieu des prototypes et des tuyaux comme un enfant parmi ses cadeaux de Noël, ne sachant par où commencer.

    Finalement, au bout de quelques minutes d’euphorie totale, il parvint à se calmer et s’assit à une table jonchée de papiers froissés qu’il balaya d’un ample geste de la main. Là, il s’arma d’une équerre à talon, d’un crayon à papier taillé à la perfection et d’une règle. Rehaussant ses lunettes, fronçant ses sourcils, le génie se plongea dans une série de calculs alambiqués, écrits dans sa propre algèbre.

    Il passa de longues heures voûté sur son bureau, le nez touchant presque ses feuilles de papier, concentré à l’extrême. Il raturait, chiffonnait, recommençait, esquissait des croquis… Lorsqu’une étrange horloge qui semblait fonctionner à l’eau sonna dix-sept heures, le jeune homme avait sélectionné dix feuilles qui lui semblaient acceptables. Satisfait, il les rangea soigneusement dans un tiroir, s’étira brièvement et se leva d’un bond de sa chaise de bois.

    Il se rendit alors à toutes jambes chez Romaric. Il avait un bateau à réparer avant le lendemain matin. Normalement, aucun problème ne devrait se poser, il était souvent confronté à ce genre d’ennui, dans un Quartier tel que celui du Nord.

    Le soleil déclinait déjà, à l’horizon. Ben eut un sourire béat. Tout était si calme. Si voluptueux. Les derniers rayons de l’astre chaleureux vinrent lui caresser le visage et un vent marin lui chatouiller les narines. Au loin, par-delà les jolies maisons et les collines verdoyantes, il devinait la masse calme et claire qu’était l’océan. Ses yeux noisette pétillaient d’un éclat de gaieté profonde et il se frottait les mains, avec toujours une énergie improbable.

    Romaric l’accueillit avec cette joie gouailleuse qui était constamment sienne et l’invita à entrer avec chaleur. Ben resta environ une heure et demie penché sur le problème du navire, et trois heures à boire un verre sur le toit de la maison, en regardant le soleil se coucher et la nuit étendre son manteau étincelant sur la voûte céleste. Le bavardage de Romaric était incessant mais non pas agaçant. Ben appréciait beaucoup son voisin.

    Lorsque la lune fut finalement haute dans le ciel, le jeune inventeur remercia son ami pour le rafraichissement, le salua et s’étira longuement. Alors, son corps se transforma, aussi doucement que rapidement. C’était comme un acte naturel, aussi commun que la pluie ou le beau temps. Ainsi, Ben Lycaea adopta sa forme lupine. De taille normale et d’une musculature moyenne, il avait un poil qui se déclinait en plusieurs teintes, du blanc au noir, en passant par des gris plus ou moins foncés. Dans la nuit profonde, ses yeux d’or en fusion brillaient plus encore. Il émit un dernier aboiement à l’adresse de Romaric qui le salua d’un geste de la main. Alors, d’un bond leste et puissant, Ben se jeta au bas de la maison et atterrit souplement dans le jardin.


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    Il s’élança alors dans la rue et pénétra dans son logis, qui demeurait décidément toujours ouvert. De toute la force de ses pattes, il courut vers son atelier. Lorsqu’il en passa la porte, il reprit sa forme humaine, qui était tout de même plus pratique pour travailler. Là, il commença à inventorier les pièces dont il avait besoin pour construire la machine aux plans de laquelle il avait travaillé toute la journée durant. C’était à cette activité de recherche dans son atelier que Ben passait le plus clair de son temps. Son pire défaut était sans nul doute son manque d’organisation total. Un désordre abominable régnait dans sa maison toute entière et ce n’était pas prêt de s’arranger.

    Lorsqu’il eut enfin trouvé toutes les pièces qu’il lui fallait, il les exposa sur un établi et sortit ses plans en empruntant une mine où se mêlaient souci et excitation. Il les parcourut rapidement afin de se remettre les idées en tête. Puis il se mit au travail. Tandis qu’Atlantide s’enfonçait doucement dans le pays des songes, ses lumières s’éteignant les unes après les autres, Ben commençait à assembler ses pièces de céramique. C’était un matériau très usité sur l’île, en raison de sa résistance aux chocs et au temps. Du reste, la céramique était une matière bien moins polluante à exploiter que le plastique, l’acier, le fer ou n’importe quel autre métal. En effet, les Atlantes se sentaient très proches de la Nature et, malgré leur avancée technologique bien plus élaborée que celle du reste du monde, ils aimaient vivre dans une certaine harmonie avec leur environnement. C’est pourquoi Ben était soucieux des énergies qu’il utilisait pour ses engins : énergie hydraulique, solaire, aérodynamique, parfois mais plus rarement électrique… Jamais ses moteurs n’avaient consommé un gramme de dioxyde de carbone. Il se l’était interdit, et tant pis s’il passait à côté d’inventions extraordinaires.

    Il travailla longtemps et ne vit pas la nuit passer. Lorsque les premiers rayons du soleil traversèrent la vitre de sa fenêtre, il était encore concentré sur son ouvrage. A dix heures tapantes, enfin, il posa sa clef de douze sur son établi et se laissa lourdement choir sur sa chaise en bois. Au milieu de la pièce, couvé par le regard paternel de Ben, trônait un étrange engin. Il faisait sans aucun doute partie des machines les plus imposantes de l’atelier, avec ses quatre mètres de longueur et ses quelques un mètre cinquante de hauteur. Il ressemblait un peu aux navettes spatiales de secours, dont on a recours dans les grands vaisseaux sillonnant l’espace, à ceci près qu’il était doté de ce que Ben appelait un « creuseur ». C’était comme une sorte de vis colossale qui était fixée à la tête du « véhicule » sous la vitre qui donnait sur l’intérieur. Ce creuseur était censé tourner sur lui-même aux commandes du pilote, ce qui permettait, comme son nom l’indique, de creuser le sol. Il était également muni d’une hélice gigantesque à l’arrière et d’étranges pattes de céramique qu’il avait au nombre de six.


    Eanna Lycaea, Louve Aux Semelles de Vent, Oiseau Aux Ailes d'Embruns 1261899276


    Il est vrai que la question se pose : comment Ben avait-il pu réaliser pareil projet en un jour, une nuit et une matinée seulement ? Certes, son génie était indiscutable mais le jeune inventeur avait bien entendu d’autres as dans sa manche. Ses matières premières et les pièces qu’il utilisait, il les possédait toujours à portée de main, entassées dans son atelier. Il se les procurait facilement dans les laboratoires et industries qui les lui offraient de bon cœur. En effet, il était très bien vu en société, très apprécié. Et ainsi, sa maison toute entière était devenue une véritable caverne d’Ali Baba.

    Ben qui s’était effondré sur sa chaise, avait l’air de rêver tout éveillé.


    « L’aérodynamisme ! C’était l’aérodynamisme qu’il me fallait ! » ne cessait-il de répéter en contemplant sa machine avec exaltation.

    Il était épuisé. Et heureux. Etrangement heureux. Il avait l’impression de flotter dans un monde irréel, bercé par sa fatigue et sa béatitude. Sans même s’en rendre, la tête tombant doucement sur le côté, il bascula dans le voluptueux pays des songes.


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Nom : Eanna Lycaea
Âge : 17
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Race : Fille Louve
Localisation : Au coeur de la tempête, portée par des courants aériens, à la poursuite de nouveaux horizons.
Pouvoir(s) : Du fait de ses origines atlantes, Eanna est en réalité dotée de deux apparences : celle d'une humaine et celle d'une louve Alpha blanche (c'est à dire d'une créature colossale). De plus, elle est capable de se changer en courant d'air.
Topics Rpg :
« Enfants du Ciel »
▪️▪️▪️ Elphos

« Photomaton et fraternité » ▪️▪️▪️ Godan
« Le meilleur des mondes » ▪️▪️▪️ Aliénor
« Un scintillant morceau de réalité... » ▪️▪️▪️ Le Chevaucheur d’Ombre et de Lumière

4/4 : Saturée !



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Chapitre 2
« Mais les vrais voyageurs sont ceux là seuls qui partent pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons. De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! »



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    La vieille Arzelle était assise sur ses genoux noueux, face à Ben, et le scrutait de ses yeux pétillants. Il s’agissait d’une femme étrange, dont l’âge était indéfinissable et la sagesse infinie. Doyenne de l’île, elle présidait au conseil des Alphas dont le jeune inventeur avait sollicité le rassemblement. Ils étaient installés en cercle autour de Ben, tous les quatre. Deux femmes et deux hommes, comme l’exigeait la coutume, dans un esprit de parité. Mais ils n’étaient pas de la première jeunesse : ils avaient tous passé le cap de la centaine. Trois d’entre eux – Dahud, Cassidy et Henori – paraissaient singulièrement défraichis, mais personne n’osait le faire remarquer, ils en avaient bien trop fait pour la cité. En revanche, Hurle-Lune, qui était si âgé que son nom véritable avait été oublié, semblait être animé de la même vigueur malicieuse qu’Arzelle.

    La doyenne d’Atlantide fixait le jeune homme de son regard vert perçant. Le teint de Ben avait rapidement viré au rouge pivoine. Il avait horreur d’être au centre de l’attention d’un groupe, voilà qui le gênait affreusement. Mais ce n’était pas pour autant qu’il lâchait Arzelle du regard, il avait sa fierté, tout de même, que diable ! La vieille femme affichait un sourire amusé, sur son visage fripé par les ans, et faisait tournoyer entre ses doigts quelques osselets. Il est bon de dire ici qu’Arzelle était également une sorte de chaman, qui possédait – semblait-il – quelques prédispositions à l’égard de la Nature. Elle disposait donc d’un certain nombre de petits instruments peut-être un peu magiques, qui sait ? Les Atlantes, quoiqu’il en soit, y croyaient dur comme fer, pour la plupart.

    Alors, elle prit la parole, tout en passant ses doigts maigres et agiles dans ses cheveux de neige :


    « Ben, mon petit, c’est merveilleux ce que tu nous contes là, mais comment peux-tu être aussi certain qu’il y a bien de la vie sous terre ? »

    Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent alors d’excitation et il commença à s’expliquer, avec un débit de parole très rapide :

    « Oh, Grand-Mère, c’est une longue histoire ! Je vais l’écourter, afin de ne pas la charger d’informations scientifiques trop complexes. Toute ma théorie se fonde tout d’abord sur une rêverie d’adolescent, je le crains. Je me suis pris à imaginer une civilisation très différente de la nôtre, vivant sous nos pieds, dans le même mystère que nous par rapport au monde. J’ai donc demandé l’aide de Romaric et nous avons effectué de nombreuses sorties sous-marines, afin de placer au fond de l’océan quelques machines de mon invention. Pour faire simple, elles sont en mesure de détecter le mouvement et le son provenant de créatures mesurant plus d’un mètre cinquante, à cinq cent kilomètres de profondeur. Et j’ai ainsi surveillé mes écrans… Romaric se moquait de moi, il me croyait dingue mais… Les résultats n’ont pas tardé à se manifester ! C’était fou ! C’est fou ! Regardez, tous ! »

    Il sortit alors de sa poche un petit écran qu’il manipula un instant sous les regards désabusé des Alphas et d’Arzelle. Au bout de quelques instants, il le brandit au-dessus de sa tête, les yeux brillants et la mine triomphante et exaltée.

    « Ecoutez ! » s’écria-t-il comme un chien fou, d’une voix haletante alors qu’il n’avait pas couru.

    Il augmenta le son et un bruit étrange s’échappa de l’engin. Une rumeur sourde retentit alors dans toute la pièce. Cassidy, Henori et Dahud émirent tous un petit gémissement et plaquèrent leurs mains contre leurs oreilles. Hurle-Lune joignit ses doigts noueux dans un signe de réflexion profonde. Il ferma ses yeux au bleu acier brillant et inspira intensément. Le regard de Ben fut attiré par ce vieil homme plongé dans une grave méditation. Lui qui tout à l’heure respirait autant de malice que de sagesse exprimait à présent un sérieux sans pareil. Lorsqu’il releva la tête, les boucles de ses cheveux blancs caressèrent voluptueusement sa mâchoire inférieure. D’une voix douce et impassible, il s’adressa alors à Ben :


    « Les sons qui s’échappent de ton appareil me semblent étranges... Et même effrayants, je dois dire. Les créatures des souterrains sont-elles des monstres ? »

    Ben prit un air horrifié et ses yeux s’estomaquèrent de désapprobation. D’une voix éclatante, il s’exclama avec force :

    « Non ! Bien sûr que non ! Pourquoi imagine-t-on toujours l’inconnu comme étant dangereux ?! Si nous nous complaisons dans cette théorie infondée, c’est nous qui deviendrons mauvais ! Par ailleurs, sachez que ce que nous entendons là sont des vibrations de voix humanoïdes ! Un langage aux codes stricts, comme le nôtre ! »

    Le cri de Ben généra un changement radical sur l’attitude d’Hurle-Lune. Son visage soucieux se détendit et un sourire mystérieux apparut sur ses lèvres.

    « La peur des abysses est humaine, fils. On ne se baigne pas dans la mer noire, on plonge dans les eaux claires, qu’importent les requins. »

    Le jeune inventeur se rassit doucement et croisa ses bras autour de ses genoux, après avoir diminué le volume de son appareil. Il se tourna alors vers Arzelle qui jouait toujours avec ses osselets, les sourcils froncés d’un intérêt nuancé d’amusement. Ben attendit avec agitation la réponse de la doyenne, triturant nerveusement son écran. Arzelle profita malicieusement du silence pour observer chacune des figures présentes dans la salle de réunion des Alphas. Ben était visiblement tendu, il semblait ne pas avoir encore tout dit… La chaman eut un petit rire silencieux. Quant à Hurle-Lune, il avait regagné son visage serein et ouvert. Arzelle aimait beaucoup cet homme. Il est souvent dit : « Ah, si jeunesse avait ! Si vieillesse pouvait… ». Or, l’Alpha de l’Ouest avait et pouvait, malgré son âge très avancé ! Et personne ne l’avait jamais sous-estimé. Arzelle posa ensuite ses yeux verts sur Dahud. La chef de Meute de l’Est s’était assoupie, la tête appuyée contre un mur, la bouche entrouverte et respirant bruyamment. Elle paraissait plus vieille que la doyenne elle-même, avec ses cheveux blancs, fins et courts, ses rides indénombrables et la mine renfrognée qu’elle adoptait même dans son sommeil. Près d’elle, Henori, l’Alpha du Nord, semblait plongé dans un profond scepticisme et caressait sa barbe avec perplexité. Cassidy, près de lui, était sans conteste affolée.

    Arzelle, après avoir fait son tour d’horizon, secoua ses osselets entre ses doigts parcheminés et annonça sérieusement, en regardant Ben droit dans les yeux :


    « Brave est celui qui plonge dans les eaux noires, téméraire ou confiant celui dans les eaux claires. Tu plonges dans des eaux troubles, mon garçon, prends garde ! »


    Eanna Lycaea, Louve Aux Semelles de Vent, Oiseau Aux Ailes d'Embruns 6210


    Ben adopta un air un peu ahuri. Entre les métaphores d’Hurle-Lune et les énigmes d’Arzelle, c’était à n’y plus rien comprendre. Henori eut un grognement d’ours en remarquant l’incrédulité du jeune homme et expliqua succinctement, en vieil habitué :

    « En clair, c’est l’imbécillité qui te jette dans l’inconnu, l’arrogance dans le danger et la confiance dans une situation connue. Et comme tes histoires de créatures des souterrains sont entre le connu et l’inconnu, tu te situes toi entre l’imbécile et le confiant. »

    Ben en fut plus interloqué encore. Arzelle pouffa. La franchise de l’Alpha du Nord l’étonnerait toujours. D’un tempérament assuré et bougon, Henori n’avait pas sa langue dans la poche. Hurle-Lune, lui, eut un air gêné et il demanda à son compagnon en haussant les sourcils d’amusement :

    « Ne crois-tu pas que tu vas un peu loin avec cette histoire d’imbécillité ? »

    Le vieil homme barbu se racla la gorge d’irritation et lança :

    « C’est tout simplement mon avis. Parce que, oui, c’est bien gentil de dire que ce sont des voix humanoïdes. Or je te rappelle que les Autres… »

    Dahud se réveilla subitement, à l’énonciation de ce mot, et poussa un petit cri terrifié.

    « Les Autres ?! Où ça ?! »
    « Les Autres… » poursuivit Henori en lui lançant un regard exaspéré. « Les Autres sont également humains et ça ne leur empêche d’être absolument abominables. »

    Les Autres étaient une véritable hantise, chez les Atlantes. Un cauchemar qui passait parfois au-dessus de leurs têtes, dans de drôles d’oiseaux qui dégageaient une fumée de tous les diables et émettaient des bruits infernaux. D’autres fois, c’était l’ombre de grands navires, véritables monstres des mers, qui parcourait l’horizon… Des légendes terrifiantes couraient au sujet de Ceux-Qui-Habitent-Par-Delà-Les-Flots. Personne ne s’était véritablement aventuré à s’approcher d’eux, mais il suffisait de capter leurs ondes radios pour constater l’étendue de leur folie. Leurs médias parlaient de guerres, de meurtres, de viols, de déforestations, de fontes des glaciers comme s’il s’agissait de pluie ou de beau temps. Un jour, un de leurs oiseaux de métal s’était écrasé dans les Monts Enneigés de l’Est de l’île. Etonnamment, il n’y avait pas eu d’explosion. Et plus étrange encore, Ben avait noté à l’attention de tous que cet engin n’avait pas besoin de conducteur. A l’intérieur, on ne trouva rien, hormis… Des milliers de livres. Les premiers à avoir estimé utile d’en entreprendre la lecture avaient été Arzelle et Hurle-Lune. Les analyses qu’ils en tirèrent n’encouragèrent pas grand monde à se plonger dans de pareilles distractions. La violence et la haine évoquées dans ses livres étaient étrangers à chacun des Atlantes et en terrifiaient plus d’un. Sans les avoir vus, sans leur avoir parlé, les Atlantes considéraient les Autres comme le pire des fléaux.

    Ce n’était donc pas peu dire que la déclaration d’Henori avait jeté un froid sans précédent dans la salle. Dahud tremblait comme une feuille morte. Henori conservait sa mine butée. Hurle-Lune et Dahud se consultaient du regard. Ben retenait sa respiration avec peine. Seule Cassidy, un sourire bienveillant aux lèvres, les mains posées sereinement sur ses genoux, semblait rester calme, étrangère à la conversation. Il fallait tout de même souligner le fait qu’elle était plus sourde qu’un pot et n’avait certainement pas compris de quoi il retournait.

    Finalement, ce fut Ben qui, d’une voix tremblante, prit la parole en se levant brutalement :


    « Pourquoi tout de suite ce genre d’idée ? Les créatures dont je parle sont enfermées sous terre et n’ont vraisemblablement jamais été en contact avec les Autres ! Pourquoi ces préjugés ? »

    Un silence gêné accueillit les questions du jeune homme. Au bout de quelques instants, Arzelle lança néanmoins :

    « Henori est dans le vrai, Ben est dans le juste. »
    « Oui, il faut réaliser les derniers semis de blé avant le mois prochain. » approuva doucement Cassidy.

    Henori lui jeta un regard désabusé qu’elle ne saisit pas et Hurle-Lune sourit avec bienveillance.

    « Je suis d’accord avec Ben. Après tout, c’est lui le scientifique ! Mais en quoi l’existence de pareils êtres sous Terre nous importe-t-elle ? »

    Le garçon, qui dansait d’un pied sur l’autre, marmonna :

    « C’est à là que je voulais en venir… J’ai construit une navette souterraine qui me permettrait de me rendre compte de la situation, en bas… Je désirerais obtenir votre consentement pour mon voyage… »
    « Donc tu soutiens la thèse selon laquelle tu te situes entre le confiant et l’imbécile ? » marmonna Henori avec humeur.
    « Voilà qui en est assez, mon ami. » lança Hurle-Lune d’une voix plus forte que d’ordinaire. « A priori, ce sont des êtres civilisés, qui vivent sous nos pieds. Benjamin peut s’y rendre sans crainte. »
    « Je suis d’accord. »déclara Cassidy qui paraissait avoir compris, cette fois-ci.

    Arzelle, qui avait posé ses osselets au sol pour à présent jouer avec élastiques, marmonna, sans même regarder les membres du groupe dans les yeux :


    « Bien, nous avons assez débattu. Qui est pour laisser Ben partir confirmer son hypothèse ? »

    Le jeune homme retint brutalement sa respiration, immobile, les yeux écarquillés. Autour de lui, l’assemblée des Alphas frémissait en quelques mouvements. Hurle-Lune leva sa main sans la moindre hésitation. Cassidy le suivit de près, en affichant un sourire sénile et bénévolent, qu’elle seule savait esquisser. En revanche, Henori croisa les bras d’un air buté et Dahud, terrifiée, jeta de petits regards furtifs autour d’elle en enserrant ses genoux. Arzelle leva ses yeux brillants vers Ben qui attendait le vote décisif, la gorge nouée. Elle eut un énième rictus amusé et lança enfin :

    « Je suis pour également. La majorité l’emporte. »

    Le génie atlante sentit alors tout son être s’apaiser. Ses épaules se détendirent et son cœur reprit un rythme régulier, comme un chat se met à ronronner. Un ravissement surhumain faisait à nouveau briller son regard noisette. Il eut un sourire emprunt d’une joie sans borne et un frisson frénétique lui parcourut l’épine dorsale. Arzelle continua alors, croisant à nouveau son élastique entre ses doigts agiles :

    « Tu as l’autorisation du Conseil, Ben. Nous mènerons l’île à la terre ferme pour t’y déposer… Hurle-Lune ? »

    « Oui ? »
    « Aurais-tu l’obligeance d’en avertir les pilotes ? »
    « Bien entendu. »

    Le vieil homme se leva prestement, aussi agilement que s’il avait eu vingt ans. Il était de grande taille, son port dégageait une prestance noble et altière. Son allure semblait le miroir de son âme et son œil vif, la fenêtre. D’un pas compassé et d’une démarche véloce et souple, il se dirigea vers une porte située dans le coin de la pièce. Elle s’ouvrit sur la salle des machines. Hurle-Lune y pénétra rapidement. Elle était oblongue, très éclairée et ouverte sur la mer par une grande baie. Une dizaine de personnes y travaillaient, les yeux rivés sur de grands écrans d’ordinateurs. Elles saluèrent chaleureusement le vieil Alpha qui leur rendit cordialement la pareille. Hurle-Lune se dirigea alors vers un groupe de pilotes qui semblaient débattre, pointant du doigt des listes alphanumériques qui scintillaient sur un écran. Ils cessèrent de parlementer lorsqu’Hurle-Lune fut à leurs côtés.

    « Que pouvons-nous faire pour ton service, Alpha de l’Ouest ? » demanda l’une d’entre eux, qui était vraisemblablement leur capitaine.
    « Le Conseil a décidé d’approcher Atlantide de la terre la plus inhabitée des environs, vous n’y voyez pas d’inconvénient ? »

    La femme interrogea ses compagnons du regard et un mouvement d’assentiment les agita. Une voix retentit au fond de la salle :

    « Ce sera les îles Galápagos, semble-t-il ! »
    « Parfait. » lança leur capitaine. « Cap sur les îles Galápagos, les amis ! Sud sud est ! »

    Un homme se tourna alors vers son clavier, tapa rapidement un code et la Grande Roue d’affichage, au centre de la salle, se mit à tournoyer sur elle-même jusqu’à ce que sa petite flèche indicatrice pointât l’une des nombreuses étiquettes : « Iles Galápagos ».

    Le virement de bord de l’île ne fut sensible pour personne mais Hurle-Lune vit bien, à travers la baie, qu’elle changeait de cap.

    « Nous y serons dans sept heures environ. » annonça l’homme qui avait enclenché le changement de direction.
    « Rien ne presse. » murmura l’Alpha en souriant sereinement. « Je vous en remercie. »

    Il tourna alors les talons et revint sur ses pas afin de regagner la salle du Conseil. Il se rassit alors à sa place, les jambes croisées, comme si rien ne venait de se produire. Arzelle rangea alors ses élastiques et reprit en fixant Ben avec intensité :

    « Nous allons te déposer sur terre, pour que tu puisses creuser et rejoindre les souterrains. J’imagine que tu as inventé une façon d’y parvenir. »
    « En effet. » acquiesça le jeune homme dont les yeux brillaient d’excitation.
    « Tu as sept heures pour faire tes valises et tes adieux, mon garçon. » lança Hurle-Lune. « Atlantide sera à minuit au large des îles Galápagos et nous devrons changer de cap rapidement afin de ne pas nous faire repérer par les Autres. »

    Ben eut un hochement de tête affirmatif et fronça des sourcils, comme dans un élan de volonté inébranlable. Arzelle, toujours aussi sérieuse, annonça comme si le temps lui manquait :

    « Nous te laisserons là-bas. Tu as un an, jour pour jour, pour remonter des sous-sols. Atlantide viendra alors à toi et tu pourras regagner une vie normale. Mais si tu ne reviens pas, passé ce délai, nous te laisserons pour mort et te rendrons les hommages nécessaires. Comprends-tu, nous ne pourrons pas t’attendre indéfiniment au large d’une île habitée par Eux. »
    « Je comprends parfaitement. » approuva le jeune homme.
    « Bien. » murmura la vieille chaman en souriant maternellement.
    « Le Conseil est clos. Hurle-Lune, Dahud, Cassidy, Henori, vous pouvez retourner à vos occupations. Ben, va vite te préparer, faire tes adieux, tu as sept heures. »

    Henori s’étira puis se leva difficilement. Il tendit chaleureusement sa main calleuse à Cassidy qu’il aida à remettre sur pieds. La vieille dame s’appuya alors sur son compagnon et tous deux sortirent cahin-caha, suivis par Dahud soutenue de sa canne. Quant à Ben, il prit sa forme lupine et sortit en coup de vent. Seuls restèrent Arzelle et Hurle-Lune qui observaient les trois Alphas s’éloigner péniblement.

    « Ma foi… » soupira l’homme au regard azuréen.
    « Le Conseil s’use peu à peu. » acheva la doyenne, dont le visage recelait une ombre de tristesse.
    « Nous arrivons à la fin d’une génération, ma vieille amie. Les Meutes d’Atlantide ont besoin de nouveaux visages pour représenter leurs quartiers. »
    « Dahud m’inquiète. » souffla Arzelle. « Elle est toujours fatiguée, l’arthrose et les rhumatismes l’empêchent de se mouvoir à sa guise… Quant à Cassidy, n’en parlons même pas. Elle est incapable d’aller où que ce soit sans Henori qui s’est lui-même aigri de façon effroyable. Il n’y a que toi que toi qui reste fidèle à toi-même, mon cher. »

    Elle le scruta alors de la tête aux pieds avec une mine intriguée.

    « C’est étonnant. Il semblerait que la vieillesse n’ait aucune prise sur toi. Bien sûr, les rides parcheminent ton visage et tes cheveux blanchissent… Mais tu restes agile et fort comme un tout jeune homme. Quel est ton secret, Hurle-Lune ? »

    Le vieillard au maintien si vigoureux répondit donc, en un souffle paisible :

    « Je n’ai aucun secret. Rien qui soit inconnu aux Meutes d’Atlantide. J’entretiens on corps et mange comme il se doit. Mais par-dessus tout, je reste loup. »

    Alors, il s’élança en avant et se transforma si rapidement que l’œil d’Arzelle ne discerna aucunement les étapes de la métamorphose. Elle avait désormais face à elle un animal immense qui se campait fièrement sur ses pattes. Ses yeux étincelaient de mille couleurs, comme une aurore boréale mêlée à un arc-en-ciel. Son poil lustré était signe de bonne santé, blanc sur son poitrail, ses pattes et sa gorge, et brun clair pour le reste de son corps. Son allure, à la fois rassurante et terrifiante, incitait au respect par la noblesse de son maintien et la puissance de ses muscles. On reconnaissait la forme humaine d’Hurle-Lune par toutes les coutures de son apparence lupine. Il aurait été impossible de dire si c’était l’animal qui tenait de l’homme ou l’homme qui tenait de l’animal. L’Alpha de l’Ouest était une parfaite alchimie de ces deux natures et c’était en cela qu’il apparaissait comme le meilleur chef de Meute qui ait pu exister.


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    Il adressa un curieux clin d’œil à Arzelle et sortit comme une fusée. Même Ben n’était pas parti aussi vite. La doyenne se retrouva seule à nouveau et eut un rire bref. Les Alphas d’Atlantide ne s’étaient pas totalement éteints.

    ***

    Les criquets chantaient. La mer claire et paisible s’échouait doucement sur les rives de l’île et revenait inlassablement en arrière. Les chouettes hululaient. La brise légère faisait frissonner les arbres et bruisser les champs de blé. Dans un ciel d’encre, la lune immense et ses étoiles précieuses éclairaient les rues calmes d’Atlantide, ses plages de sable blanc, ses rochers abrupts, ses forêts d’émeraude et ses nombreux vallons.

    Ben, allongé au sommet d’une colline, observait le firmament sous sa forme lupine. Ses yeux d’or parcouraient les constellations, pétillants d’un bonheur qui dépassait l’entendement. Humant l’air avec vivacité, il sentait avec délectation sa fourrure frémir au gré du vent. Quitter son île natale, l’espace d’une longue année, lui serait un événement pénible, sans doute difficile à vivre. Personne, jamais, aucun Atlante ne s’était risqué à tenir le pari. Les Autres étaient bien trop épouvantables pour que quiconque veuille leur rendre visite.

    Alors que Ben réfléchissait aux problèmes qu’il allait devoir rencontrer, un frémissement léger qui semblait provenir de derrière lui parvint à ses oreilles, qui se dressèrent instantanément. Il se redressa brutalement et se retourna d’un bond. Un autre loup s’était glissé silencieusement à ses côtés, sans même se faire entendre. Sa face se dessina bientôt à la douce lumière de la lune. Ben reconnut ainsi Hurle-Lune. Les deux Atlantes se fixèrent l’un et l’autre dans les yeux. Au bout de quelques instants, l’Alpha lui adressa un signe de tête lui indiquant de le suivre. Il s’exécuta promptement et les deux loups s’élancèrent à travers les vallons. Ben se laissa vite distancer par Hurle-Lune, dont la course était fantasmagorique. Il semblait ne pas toucher le sol à mesure de ses pas plus célères que le son, souples et puissants. Il était une ombre fantomatique et irréelle, une créature insaisissable qui évoluait entre ciel et terre, éclairée seulement par le ballet fantastique de la lune et des étoiles. Ben haletait et suivait difficilement mais il ne lâcha pas prise. Ils coururent longtemps.

    Lorsqu’ils s’arrêtèrent, ce fut sur une plage lumineuse. Au bord de l’eau, était amarré un canoë auquel on avait arrimé une embarcation où se trouvait la machine de Ben. Au loin, c’était l’infinité marine. Seul l’horizon et la présence d’une terre sombre à quelques kilomètres permettaient de distinguer le ciel de l’océan. Les deux loups restèrent un instant en contemplation. Si paisible sous la lumière des joyaux de la nuit… Si belle et si calme…


    Eanna Lycaea, Louve Aux Semelles de Vent, Oiseau Aux Ailes d'Embruns 6410


    Le jeune inventeur se ressaisit néanmoins et se transforma rapidement en humain, suivi d’Hurle-Lune. En contemplant cette grande étendue bruissante, à l’odeur ineffable, Ben s’était fait le cœur léger.

    « Allons ! » lança-t-il, soudain, sans même savoir pourquoi.

    Il lança un regard plein d’affection à son Alpha. Tous deux restèrent longtemps à s’observer, comme pour la première fois. Puis, dans un même élan inattendu, se prirent dans leurs bras. Ils s’enserrèrent tel un père et son fils de longues minutes durant. Puis Ben se détacha du vieil homme et recula d’un pas assuré, le sourire aux lèvres. Puis il grimpa dans son embarcation, l’air plus enjoué qu’un gamin découvrant un nouveau jouet. Empoignant ses rames, il lança à son ami :


    « A bientôt, Hurle-Lune ! Un an ! Jour pour jour ! »

    Et il lança son canoë au creux des flots.

    « Bon voyage, mon garçon. » murmura l’Homme-Loup sur le rivage.

    Le bateau s’enfonça petit à petit dans les lumières féeriques de l’onde, jusqu’à n’être plus qu’un point qui s’éloignait de son monde merveilleux pour gagner un univers inconnu.


[A suivre...]


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Race : Fille Louve
Localisation : Au coeur de la tempête, portée par des courants aériens, à la poursuite de nouveaux horizons.
Pouvoir(s) : Du fait de ses origines atlantes, Eanna est en réalité dotée de deux apparences : celle d'une humaine et celle d'une louve Alpha blanche (c'est à dire d'une créature colossale). De plus, elle est capable de se changer en courant d'air.
Topics Rpg :
« Enfants du Ciel »
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« Le meilleur des mondes » ▪️▪️▪️ Aliénor
« Un scintillant morceau de réalité... » ▪️▪️▪️ Le Chevaucheur d’Ombre et de Lumière

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    [Réservé : chapitre 3 à venir...]


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